Disclaimer : Pourquoi Je ne Parlerai Pas des Comics ?

Je me souviens encore du premier comics de super-héros que j’ai lu. C’était un New X-Men. J’aime les comics, même si ma consommation a drastiquement chuté depuis un certain temps.

Néanmoins, sur ce blog, je ne compte pas parler des comics. Il y a eu tant d’histoires, tant de retcons, et tant d’événements que tenter d’y dégager des évolutions de personnage et de société (intra comme extradiégétique) y devient extrêmement laborieux.

Des personnages instables

Bien que, pour la plupart, les personnages Marvel possèdent un ensemble de qualificatifs et de thématiques permettant d’en dégager l’essence, cette dernière a fait office de divers traitements au fil du temps. En effet, la particularité des comics est que les personnages possèdent une longévité virtuellement infinie, tant qu’il existe des artistes pour les faire vivre.
Néanmoins, en l’absence d’un contrôle créatif permettant d’assurer une continuité rigoureuse dans l’écriture des personnages, ces derniers peuvent aussi bien être sublimement écrits que piètrement mis en scènes. Selon les auteurs, les thématiques pourront être plus ou moins bien traitées ou alors réécrites. Des exemples pour illustrer cette idée, il en existe des centaines. Cela devient un problème (et même une source de frustration) lorsque l’on s’intéresse à l’évolution d’un personnage, surtout lorsque le développement de personnage fait par un auteur est réécrit voire supprimé par une pirouette scénaristique par le suivant.
Ce qui émerge cependant des comics, ce sont des arcs narratifs qui ont permis d’associer un super-héros à son essence.

L’avantage que possède le Marvel Cinematic Universe (abrégé en MCU), dont il sera très majoritairement question sur ce blog, c’est qu’il bénéficie d’une volonté de réalisme. Kevin Feige, le grand patron des Marvel Studios (en charge du développement du MCU), a toujours montré un attachement fondamental à développer au sein des adaptations des personnages de comics ce qui constitue le noyau du personnage tout en permettant un développement continuel, rigoureux et capable de s’inscrire dans un univers où il n’est pas l’unique centre d’intérêt de l’histoire. Les personnages du MCU sont en général consistants, et il est possible de suivre leur progression en tant qu’individus (même s’ils ne sont que de papier) sans trouver trop d’incohérences ou de facilités scénaristiques.
C’est en partie pour cette raison que le MCU est une source plus intéressante pour étudier l’évolution des personnages.

Un univers en constante réécriture

L’autre raison est que les comics dépeignent un univers unique en constant mouvement. Bien qu’il soit toujours très plaisant de voir un univers constamment évoluer, le problème est le même que pour les personnages : chaque auteur peut jouer avec les règles pour faire ce qu’il souhaite, risquant de faire paraître l’univers assez instable (parfois très littéralement).

La véritable limite de ce support réside néanmoins dans la chronologie. Les personnages les plus emblématiques de Marvel sont apparus dans les années 60, et leurs histoires ont été racontées presque incessamment depuis. Pourtant, les événements qui se sont succédés dans cet univers ne sont pas censés s’être déroulés sur plus de 10 ans (15 ans si on est gentil). Cela veut dire que sur 10 ans, à part quelques retcons par-ci par-là, les personnages sont censés avoir vécu la Guerre froide dès son apogée, l’apparition des nouvelles technologies et le monde moderne avec ses réseaux sociaux (entre autres).

C’est un problème pour l’analyse des personnages, car ces derniers doivent pouvoir évoluer dans un contexte stable et logique.

Le MCU permet cela car, en plus d’établir un monde cohérent (malgré les éléments très disparates qui le composent) où les règles établies sont claires et respectées, il se retrouve contraint par les limites du modèle cinématographique. Chaque personnage étant campé par un acteur précis, ledit personnage vieillit en même temps que son interprète. De même, la chronologie de l’univers fait l’objet d’une attention bien plus forte que pour les comics : le contexte temporel dans lequel évoluent les personnage est d’une importance capitale car elle contribue à l’intégration de thématiques et d’atmosphères qui étayent aussi bien le fond de chaque film (et le noyau de son personnage-clé) que le réalisme que les créateurs du MCU souhaitent lui appliquer.

C’est d’ailleurs l’une des grandes différences entre Marvel et sa Distinguée Concurrence, DC : là où les héros de DC évoluent la plupart du temps dans des villes imaginaires telles que Metropolis ou Gotham et à diverses époques en fonction des reboots, les héros de Marvel ont toujours (encore une fois à quelques exceptions près) évolué dans des villes existantes comme Los Angeles, Londres et, évidemment, New York. De ce fait, l’adaptation des super-héros Marvel, si elle s’intègre à la géographie de notre monde, doit pouvoir s’inscrire dans son histoire de la manière la plus cohérente et la plus lisible possible pour le public (aka les gens qui payent), afin qu’il puisse reconnaître à la fois son monde et sa façon de l’appréhender.

Conclusion du Disclaimer (TL;DR)

J’ai conscience d’avoir tapé des mots qui paraîtront être des absurdités dignes des pires hérésies dans cet article, mais il n’empêche que, concernant ce qui m’intéresse chez Marvel (à savoir : les personnages et leur écriture), le MCU est un terreau plus fertile que les comics parce qu’il offre des personnages plus stables dans leur écriture et leur évolution, qui évoluent dans un monde aux règles claires dont les éléments qui forment sa chronologie ne seront probablement pas remis en question comme c’est possible dans les comics.

En plus, cette volonté est en accord avec le fait qu’aujourd’hui, la plupart des personnes connaît chaque personnage de Marvel tel qu’il ou elle a été adapté.e sur grand écran. Les Avengers, les Gardiens de la Galaxie et affiliés sont désormais des figures extrêmement importantes dans la pop culture actuelle, qui permettent de porter un message au plus grand nombre.

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