Iron Man 2 (Partie 2)

Re ! Comme vous avez pu lire dans le titre, vous lisez la deuxième partie de mon analyse de Iron Man 2. Vous pouvez retrouver la Partie 1 ici.

Pour résumer, si vous avez la flemme :

  • La suite d’Iron Man dévoile toujours plus d’insécurités chez Tony Stark. On comprend qu’Iron Man est, dans une certaine mesure, une stratégie d’évitement qui permet à Tony de ne pas se confronter à ce qui lui pèse le plus : sa culpabilité, à laquelle il n’a remédié que de manière superficielle.
  • Tony Stark est resté le playboy milliardaire égocentrique et théâtral incapable d’entretenir une relation sans mettre en place d’autres stratégies d’évitement. La différence c’est qu’il s’est découvert un problème de santé apparemment incurable, ce qui le pousse à trouver une succession, qu’il trouve en les personnes de Pepper et Rhodey.
  • Alors qu’il touche le fond, Stark fait l’expérience de la peur de mourir seul. Il s’encourage donc à trouver un remède à son problème, avec l’aide des agents du S.H.I.E.L.D. Nick Fury (qu’on a appris à côtoyer depuis le temps), Natasha Romanoff et Phil Coulson, qui lui procurent les recherches inachevées que son père à menées dans le but de garantir la paix à partir du Tesseract.
  • Ayant trouvé une alternative viable lui retirant le problème de la mort imminente, il peut reprendre son activité de héros en ayant appris à compter sur les autres, ce qui lui permet de faire équipe à Rhodey, devenu War Machine, pour contrer la tentative de vengeance d’Ivan Vanko, et celle de sabotage de Justin Hammer. Il finit le film en abaissant ses dernières barrières émotionnelles pour démarrer une relation avec Pepper Potts, à qui il a confié les rênes de Stark Industries.
  • Tony Stark, après avoir appris la responsabilité vis-à-vis des innocents, a appris la responsabilité vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis de ses proches.

On a donc eu le temps de s’attarder en longueur sur l’évolution du personnage de Tony Stark/Iron Man. Néanmoins, l’un des atouts de cette suite est qu’elle attribue plus de place aux personnages secondaires, en en introduisant de nouveaux. Faisons donc un petit tour d’horizon des visages qui entourent notre cher Homme de Fer.

Honnêtement, vu le caractère de Tony, il est difficile de ne pas ressentir du respect pour ces deux-là…

Les visages familiers

Pepper et Rhodey sont très certainement les personnages secondaires avec le plus de temps à l’écran.

On avait quitté Pepper alors que sa relation avec Tony tournait au ralenti. Il ne faut pas oublier que Pepper a du caractère, et qu’elle n’apprécie pas être bien traitée (on se souviendra de sa réplique toute en sous-texte adressée à Christine Everhart au début du précédent film). Or, jusqu’au début de ce second film, Pepper ne bénéficiait pas vraiment des petits soins de Stark, qui n’est définitivement pas un boss facile à vivre. On se souvient que pendant que Tony essayait de proposer de reprendre où ils s’en étaient arrêtés à une soirée, Pepper lui avait rappelé qu’il l’avait laissé en plan sans prévenir, faisant bien comprendre qu’il ne devait pas compter sur elle si il continuait à la traiter de la sorte.

Lorsqu’on la retrouve, Pepper semble encore plus agacée par les frasques de son patron, bien que sa complicité avec lui se soit tout de même renforcée (rapport aux échanges de regard déjà mentionnés dans la première partie de l’article). Néanmoins, elle sent que quelque chose ne va pas, et essaye de savoir quoi, mais ne parvient pas à lui tirer les vers du nez. Elle finit par perdre patience à son retour à Malibu, où elle reproche à Stark d’être irresponsable, menaçant à la fois sa vie à lui et la stabilité de l’entreprise. Au moment où elle affirme avoir le sentiment de tout gérer dans cette entreprise, Tony la surprend en la nommant officiellement PDG de Stark Industries.

Personnellement, j’ai eu du mal à ne pas être touché par sa réaction. Par l’intermédiaire de l’émotion qu’elle manifeste, on sent toute la satisfaction qu’elle ressent d’être enfin reconnue à sa juste valeur. Elle est aussi attendrie par ce que dit Tony à propos d’elle : « ça a toujours été vous ». C’est déjà une preuve que c’est lorsque Tony se met à nu et qu’il consent à partager sur ses émotions que Pepper l’apprécie le plus.

Elle commence toutefois à se distancer de lui à mesure qu’il collectionne les instants d’auto-sabotage et d’auto-destruction. En se mettant à sa place, on comprend pourquoi : Pepper partage dès le premier film sa crainte que le choix de Tony Stark de devenir Iron Man ne le mène à la mort. Voir Tony, celui qu’elle aime et pour qui elle angoisse, se mettre lui-même dans des situations où il risque jusqu’à sa vie, cela doit être une véritable épreuve pour elle. Ce genre de situation est d’autant plus difficile qu’elle sait que si elle essaie d’en parler à Tony, celui-ci évitera la discussion.

Cela atteint un tel point qu’elle refuse d’entendre Tony parler, préférant consacrer son temps à diriger une entreprise pour de vrai plutôt que d’écouter les balbutiements de Tony Stark, alors que ceux-ci sont dénués de toute excuse. Après tout, elle-même se retrouve attaquée dans les médias dans le cadre de la campagne de décrédibilisation menée par Stern, tout cela à cause de l’irresponsabilité de Stark.

Cela ne l’empêche pas d’oeuvrer du mieux qu’elle peut pour garantir l’intégrité de l’entreprise et de Stark lui-même. Elle est décidée à conserver les valeurs de Tony Stark et de ne pas laisser la technologie Arc entre toutes les mains. Lorsque le masque de Hammer tombe, elle est la première à faire appel aux autorités. Pepper Potts est loin d’être une femme fragile : c’est une femme responsable qui agit avec raison et autorité.

Cela ne l’empêche pas de totalement paniquer alors qu’elle vient d’échapper à la mort plusieurs fois en quelques dizaines de minutes. Elle décide de démissionner en s’excusant, ne s’estimant pas assez à la hauteur pour tout gérer, ce que Tony réfute. Puis la tension entre Tony et elle est enfin désamorcée, et le dialogue arrive enfin à se poser et à faire avancer leur relation.

Rhodey, quant à lui, passe l’entièreté du film à être torturé par sa loyauté envers le gouvernement qu’il a choisi de servir et son meilleur ami. Rhodes est un militaire, profondément attaché aux valeurs de l’U.S. Air Force, où il a toujours réussi à trouver du soutien lorsqu’il en avait besoin. Auprès de Tony, qu’il connaît depuis son jeune âge, il a finit par devoir subir le comportement inadapté de son ami. Il est d’ailleurs difficile de voir comment les deux ont réussi à rester amis.

Ma théorie est que Rhodey est atteint du syndrome du sauveur. Rhodey connaît bien Tony, même s’il a parfois du mal à cerner ses intentions. Il sait que c’est un homme bon torturé par des tragédies qui se sont succédées toute sa vie. En apportant un certain cadre responsable, Rhodey espère pouvoir empêcher Tony de se faire du mal. Il est d’ailleurs prêt à défendre Tony face à ses propres supérieurs, mettant sa réputation en jeu pour lui sauver la peau.

Au départ, Rhodey est victime de sa propre loyauté envers le gouvernement. Alors qu’on lui avait demandé de rédiger tout un rapport quant à son avis sur Iron Man, il lui est ordonné de ne citer que la ligne où il évoquait le possible danger que pouvait représenter Iron Man. Evidemment, il n’y croit pas, et cherche à échapper au piège en précisant que le reste du rapport montre justement que les limites d’Iron Man sont compensées par bien d’autres facteurs.

La roue commence à tourner chez Rhodey quand il surprend Tony Stark en proie à l’empoisonnement dû au palladium. Rhodey voit que son ami ne va pas, et tente de l’aider, mais se heurte aux défenses de Stark. C’est une première expérience qui sème le doute chez lui : il commence à perdre confiance en son jugement vis-à-vis de Tony et de ses capacités à assumer le rôle d’Iron Man.

Ce doute se concrétise lorsqu’il se rend à la soirée d’anniversaire de Stark où, complètement saoul, Tony n’arrive même plus à garder le contrôle de son armure, provoquant quelques dégâts matériels qui laissent percer un potentiel danger. Non seulement Rhodey voit que Stark est instable, mais il voit qu’il ne peut plus totalement contrôler Iron Man, le rendant difficilement opérationnel. C’en est trop pour Rhodey : son meilleur ami est malade, refuse de se soigner et devient plus incontrôlable que jamais, le rendant par la même très dangereux.

Rhodey, n’ayant plus confiance en son ami, décide de choisir de suivre la voie du devoir : il réagit en tant que militaire, et s’empare de l’une des armures obsolètes de Stark pour lui faire face, essayant de lui faire prendre conscience de son comportement irresponsable, en vain. Résigné, dépité et déçu, Rhodey s’envole, et décide de suivre l’idée qu’il avait proposée à Tony un peu plus tôt : proposer un Iron Man situé sous la supervision de l’armée.

Néanmoins, les limites de ce choix se posent assez rapidement, lorsqu’il apprend qu’il va devoir faire affaire avec Justin Hammer. Bien qu’il pense que ce soit une mauvaise idée et qu’il tente de le faire comprendre à ses supérieurs, il ne possède pas le pouvoir d’empêcher que Hammer obtienne l’accès à cette armure. Malgré tout il fait son devoir, jusqu’à ce que le fiasco de la Stark Expo ne le force à attaquer son ami contre son gré, bien qu’il parvienne à retrouver le contrôle de l’armure et à aider son ami/partenaire à vaincre ses ennemis.

En somme, Rhodey porte finalement bien son nom de code, War Machine. Loyal envers sa nation et fidèle officier de l’armée américaine, il est le seul à bénéficier de la confiance de Stark et de son aval pour qu’il emploie l’armure de War Machine dans l’intérêt des Etats-Unis sans qu’elle ne devienne une arme de destruction et de domination.

Nick Fury, directeur du S.H.I.E.L.D., a bien changé depuis son temps aux côtés de Carol Danvers.

Le S.H.I.E.L.D.

Dans ce film, on retrouve le S.H.I.E.L.D., qui commence de plus en plus à se révéler. On découvre ainsi que Nick Fury en est un haut fonctionnaire (il en a gravi des échelons depuis 1995), et on (re?)découvre que Howard Stark en a été l’un des cofondateurs (fait évoqué par la one-shot Agent Carter dont j’avais parlé à la fin de mon article sur Captain America: First Avenger).

Nick Fury n’est néanmoins plus l’homme qu’il était lorsque Carol Danvers a quitté la Terre. Il est plus froid, plus distant, bien qu’il sache comment motiver Tony. L’autorité qu’il a désormais le loisir d’exercer se voit particulièrement dans son attitude. En ayant vu Captain Marvel avant ce film, il est assez touchant de voir Nick dire qu’il a besoin de Tony Stark. C’est comme si Nick, qui avait perdu espoir de trouver des héros comme Carol, avait enfin vu un candidat potentiel. Même s’il déchante apparemment rapidement devant le caractère résolument opposé à tout travail en équipe, on sent que Nick voit le potentiel de Stark et ne baisse pas les bras. Il établit un compromis en demandant à Stark de devenir consultant pour le S.H.I.E.L.D., espérant sûrement le garder à proximité au cas où ils auraient besoin de lui.

On retrouve également l’Agent Coulson. Coulson s’avère être assez attachant, bien qu’il sache être menaçant en gardant la même expression faciale. A part cela, il y a peu de place pour développer Coulson en tant que personnage à part entière. C’est un agent du S.H.I.E.L.D. apparemment compétent, et on se souvient de la raison pour laquelle Fury semble toujours l’avoir auprès de lui.

Néanmoins, la véritable révélation concernant le S.H.I.E.L.D. reste l’introduction dans le MCU de l’agent Natasha Romanoff, alias Veuve Noire. Elle apparaît d’abord sous le nom de Natalie Rushman, une énigmatique beauté froide qui semble chercher à séduire – avec plus ou moins de succès – Tony. Sa première scène laisse néanmoins deviner sa véritable identité, lorsqu’elle utilise pour la première fois à l’écran ce fameux mouvement en ciseaux qui lui permet de terrasser Happy en un seul mouvement.

Il est d’abord assez difficile de distinguer quand il s’agit du rôle de Rushman et quand il s’agit de la vraie Veuve Noire. Rushman est séductrice, voire même tentatrice, tout en gardant un certain mystère, ce dernier élément étant un trait commun avec Natasha Romanoff. C’est bien évidemment fait exprès : Romanoff sait que Stark est un coureur de jupons, et user de ses charmes sera forcément utile si elle souhaite se rapprocher assez pour obtenir un maximum d’informations. En effet, sa mission est d’analyser Stark afin d’établir s’il est recommandé pour rejoindre les Avengers.

Toute la première partie précédent l’anniversaire de Tony Stark met donc en scène la Veuve Noire en pleine infiltration. Il est intéressant de voir comment elle opère pour évaluer Stark. Juste avant la soirée d’anniversaire, Natasha utilise à nouveau ses charmes pour se rapprocher de Tony, d’assez près pour apercevoir les symptômes de l’empoisonnement au palladium dont il est victime. En plus de cela, Tony lui pose une question : « Qu’est-ce que vous feriez si vous n’aviez plus qu’une soirée à vivre ». La réponse de « Natalie » n’en est pas vraiment une, mais parvient tout de même à satisfaire Tony Stark et à l’encourager à aller au bout de ses intentions : « je ferais ce que je veux, avec qui je veux ». Tony obtient la validation dont il avait besoin pour mener au bout de son objectif son comportement de ces derniers jours, permettant à Romanoff de voir jusqu’à quel point Stark peut se désinhiber et suivre ses tendances autodestructrices.

La Veuve Noire est une actrice et une manipulatrice hors-pair, cela est établi, mais elle s’avère ensuite être une excellente combattante, et sa scène de combat durant son infiltration du siège de Hammer Industries reste à mon sens la meilleure du film. Agile, virevoltante, tout en étant inflexible quant à ses objectifs et redoutable dans les coups qu’elle assène, on voit la redoutable espionne en action. Cela continue lorsqu’elle met en oeuvre ses compétences en informatique pour rendre à Rhodey le contrôle de son armure.

Bien que Romanoff n’ait pas eu droit tant que cela à un développement de personnage ni à une exposition de sa personnalité, cela est compréhensible. Après tout, c’est une espionne, qui se doit de garder le plus de secrets possibles sur sa propre personne. Cela fait plus de sens d’exposer d’abord ses compétences qui, à l’échelle de ce film, suffisent à rendre ses actions et son rôle mémorables.

Taaant de choses cachées.

Récapitulatif

A partir de cet article, je pense que je ferai, plus ou moins régulièrement, un récapitulatif de ce que l’on sait sur les différents éléments et personnages récurrents du MCU et les liens qui les unissent, en espérant que cela ne devienne pas trop long au fil des articles.

  • Howard Stark, père de Tony Stark, est également le co-fondateur du S.H.I.E.L.D. en compagnie du Colonel Phillips et de l’Agent Carter, l’un des co-créateurs de Captain America et l’un des porteurs du Tesseract.
  • Nick Fury, directeur du S.H.I.E.L.D., a reçu l’inspiration pour son Initiative Avengers suite à sa rencontre avec Carol Danvers et les peuples extraterrestres appelés Krees et Skrulls. A la recherche d’autres héros, il finit par retrouver Captain America et côtoyer Iron Man.
  • On sait que le Tesseract est passé tour à tour entre les mains de Crâne Rouge, Howard Stark, Mar-Vell, puis Nick Fury, et qu’il s’agit d’une puissante source d’énergie (qu’il est possible de répliquer) reliée au cosmos.
*blague sur les sextoys annulée*

Point Scène Post-Générique

Il avait été mentionné durant le film que l’Agent Coulson avait été réaffecté pour une mission au Nouveau-Mexique, où quelque chose d’important était en train de se produire. Mais qu’est-ce ?

La scène post-générique montre une voiture roulant à vive allure à travers le désert du Nouveau-Mexique. Elle s’arrête, l’Agent Coulson en sort, surplombant un grand cratère. Il téléphone vraisemblablement à Fury, annonçant qu’ils « l’ont trouvé ». Puis on voit alors qu’au milieu de ce cratère, est encastré un marteau…

En bref

Je le pète et le répète, Iron Man 2 reste un film beaucoup trop sous-estimé, surtout par rapport au reste de la Phase 1 du MCU.

Il apporte son lot d’évolution à Tony Stark sans en modifier totalement la personnalité, ce qui est nécessaire pour permettre un développement réaliste. Il assure également une place plus importante à Pepper et à Rhodey, tout en élargissant un peu plus l’univers timidement démarré par les deux films sortis avant, notamment en développant le S.H.I.E.L.D. et ses agents ainsi que l’héritage de Howard Stark.

Je ne vois pas grand chose à résumer de plus, alors je vous dis à bientôt pour… L’Incroyable Hulk. Yikes.

PS : désolé pour la fausse joie avec le teasing de la scène post-générique, mais promis ça arrive vite !

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