L’Incroyable Hulk

Je ne vais pas vous le cacher : je n’aime pas ce film. La photographie est moche, l’action est décevante (surtout lorsqu’on a déjà vu Iron Man) et l’écriture laisse à désirer. Le film a d’ailleurs rencontré un succès mitigé, qui fait qu’il a été pratiquement oublié par la majorité des fans du MCU et, semble-t-il, par les studios eux-mêmes. D’ailleurs, pour cette raison, je ne m’attarderai pas plus sur la place qu’il tient dans le MCU qu’en évoquant par-ci par-là les liens qui se tissent avec les autres films.

Pourtant, il est le second film du MCU, ce qui fait qu’à une époque, il constituait la moitié de cet univers étendu. Il est d’ailleurs le premier à faire intervenir un personnage apparu dans un autre film du MCU en-dehors des scènes post-génériques (absentes pour ce film), puisque ce cher Tony Stark apparaît dans la toute dernière scène, révélant que le S.H.I.E.L.D. et lui travaillent pour monter une équipe.

Comme j’aime le travail complet et bien fait, j’ai donc décidé de passer malgré tout par cette case. Sur ce, plongeons-nous dans l’histoire du personnage principal, Bruce Banner/Hulk.

Attention, passé ce message, vous prenez le risque de tomber sur un spoiler du film L’Incroyable Hulk (et des précédents films visionnés pour ce marathon).

Poster du film L’Incroyable Hulk (2008) réalisé par Louis Leterrier.

Une production chaotique

Si les trois premières franchises que j’ai déjà présentées permettent de voir comment Marvel sait satisfaire par une bonne écriture de personnage et une attention au détail, L’Incroyable Hulk permet de montrer comment Marvel parvient à décevoir en proposant un produit qui ne parvient pas à répondre aux attentes tant des fans de comics que des spectateurs du grand public.

En vérité, il permet d’établir ce qui fait que plus d’un film Marvel a pu décevoir (on en parlera le moment venu) : le film proposé n’a rien à voir avec ce qu’il aurait pu, voire aurait dû, être. La réalisation bancale de Louis Leterrier tranche grandement avec les partis pris de Jon Favreau dans Iron Man (qui, lui, est encore aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs films du MCU), tandis que l’écriture brouillonne de son personnage principale et celle bâclée de ses antagonistes ne proposent qu’une fraction de ce qu’elle aurait pu être.

En effet, il suffit de s’intéresser un peu au comics dont le film est censé tenir son inspiration pour voir que Bruce Banner, Hulk et leur univers sont en fait bien plus riches, que ce soit en terme d’enjeux ou de thématiques.

L’accident de Banner qui le change en Hulk, lors de la première apparition du personnage dans Incredible Hulk #1 (1962).

Une tragédie horrifique

A l’origine, Hulk est la suite logique de la ligne éditoriale que Marvel a appliquée depuis la fin de la guerre, à la suite de laquelle les super-héros ont perdu en popularité. A la place de Captain America et compagnie, Marvel (alors appelé Atlas) mettait en scène divers monstres, spécialité de Jack Kirby. Après le succès des Quatre Fantastiques, les premiers super-héros de Marvel, en 1962, Jack Kirby et Stan Lee décidèrent de mettre en scène un monstre dans des récits typiquement super-héroïques.

Ainsi, ils s’inspirèrent avant tout du roman de l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson : L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, publié en 1886, véritable classique de l’horreur gothique. Dans ce roman, le Dr. Jekyll, torturé par un trouble dissociatif de l’identité qui le pousse à commettre des actes répréhensibles de plus en plus graves, cherche à séparer ses deux personnalités par l’intermédiaire d’une potion. Cela entraîne la naissance de Mr. Hyde, la quintessence du mal qui habite en Jekyll, et qui se manifeste la nuit, sous la forme d’un monstre repoussant dont la puissance grandit à mesure que le mal grandit chez Jekyll. On y trouve là l’inspiration pour élaborer la psychologie de Banner et de Hulk.

D’après Stan Lee, Kirby et lui avaient également puisé une partie de leur inspiration dans l’oeuvre de Mary Shelley, notamment son chef-d’oeuvre Frankenstein, ou le Prométhée moderne, publié anonymement en 1818 et prenant la forme d’un roman épistolaire racontant la création par le Dr. Victor Frankenstein d’un être sensible mais dont la solitude forcée par son aspect repoussant le pousse à répandre la terreur. On reconnaît là à la fois la relation entre Banner et Hulk, et entre Thaddeus Ross et ces deux entités.

L’histoire de Hulk est donc une appropriation de ces deux récits classiques du XIXème siècle (marqué lui-même par la Révolution industrielle et ses avancées scientifiques) mais adaptée aux enjeux des années 60. A cette époque, la Guerre froide connaît son apogée : les Etats-Unis et l’Union soviétique sont tous les deux détenteurs de l’arme atomique et usent de cette menace dans un jeu diplomatique tendu basé sur des stratégies d’intimidation. L’histoire de Hulk, qui naît suite au sabotage par un espion russe des essais de Banner pour le développement d’une invention à base de radiations, s’inscrit donc parfaitement dans un contexte géopolitique et scientifique tendu, traduisant la peur de l’arme atomique et de ses conséquences sur l’humanité.

Dans le film, on est évidemment loin de l’époque de la Guerre froide où Cuba risque de déclencher une guerre atomique entre les deux superpuissances de l’époque. Bien que le film tente à la fois d’aborder les thématiques psychologiques inhérentes au personnage et des thématiques propres à l’époque dans laquelle le film comme le récit se situent, l’écriture médiocre ne permet pas de les traiter aussi bien que dans les précédents films du MCU, ce qui est profondément décevant.

Banner et Hulk sont-ils deux entités séparées ? Ou sont-ils deux aspects d’une même personnalité ?

Bruce Banner et le Hulk

Impossible de traiter l’un sans l’autre. Bruce Banner est un scientifique qui, sûr de lui et de ses travaux, a mené des tests sur sa propre personne dans le cadre d’un projet visionnaire, ce qui l’a amené à se transformer en Hulk. Son échec fut donc sa propre déchéance. Comme on l’entrevoit durant les premières minutes du film, Bruce Banner est passé d’un homme sûr de lui et confiant à un personnage torturé et souffrant de problèmes d’estime de soi.

En effet, Bruce Banner n’est plus que l’ombre de celui qu’il était avant. Il souffre des conséquences de son échec et de son arrogance, qui lui ont fait perdre la femme qu’il aimait, la vie qu’il menait à ses côtés, sa réputation et sa stabilité psychique. Il ne fait donc plus confiance en sa propre personne, sachant pertinemment qu’en plus d’avoir été la source de ses problèmes actuels, elle cache une menace bien plus grande et incontrôlable. Cela s’ajoute à la nécessité de ne pas se faire remarquer, qui fait de lui un personnage effacé, qui reste dans les clous sans faire de vagues.

Il reste néanmoins une personnage avec un grand coeur, ce qui est montré lorsque, après avoir passé son chemin en voyant l’une de ses collègues se faire encercler par des hommes visiblement peu enclins à lui laisser le choix de les suivre, il se ravise et décide de l’aider. Banner a gardé un certain sens des responsabilités, qui l’a encouragé à fuir afin d’empêcher Ross de s’emparer de son sang. Le fait qu’il ait cru à ce que Ross lui présentait comme un projet philanthropique transhumaniste montre également une certaine naïveté, qui le pousse à faire confiance au mystérieux Mr. Blue, aka le Dr. Samuel Sterns, qui profite de lui pour dupliquer son sang à des fins de recherche, ce qui s’avère dangereux puisque cela veut dire que plus de sang contaminé existe, augmentant les chances qu’il atterrisse entre de mauvaises mains. [Petite note pour dire que le Dr. Sterns n’est pas beaucoup plus intéressant ni utile, il n’est qu’un archétype de savant fou aux frontières morales floues dont il ne me paraît pas nécessaire de parler pour l’instant.]

En somme, Bruce Banner est un homme simple souhaitant faire du mieux qu’il peut mais qui est constamment rappelé à sa condition précaire, ce qui nous amène à parler du Hulk.

Hulk est une créature incomprise chez qui tout est décuplé au centuple. Chaque émotion devient une véritable tempête et chaque perception est proche de la sur-stimulation. Hulk est incompris par tous, même par Banner, avec qui il partage pourtant son corps. Bien qu’il semble évident que Banner et Hulk forment une même entité tout juste dissociée (mis en avant par les flashs que Banner reçoit après chaque transformation), le premier refuse de se reconnaître chez le second, et souhaite s’en débarrasser. La seule raison pour laquelle Hulk semble incontrôlable est liée au fait que tout le monde souhaite le restreindre voire le réduire à néant, alors qu’il s’agit en réalité de l’incarnation de tout un ensemble de pulsions et de besoins dont le plus important est celui de liberté, d’indépendance.

C’est là que l’écriture bancale des personnages entrave la bonne compréhension de la dualité entre Hulk et Banner, parce qu’elle ne permet pas de comprendre les origines de ces pulsions réprimées par Banner, incarnées par Hulk. Dans les comics, on sait que Bruce a vécu une enfance terrible où il avait subi les abus d’un père extrêmement violent qui le haïssait, forçant Bruce à marcher constamment sur des oeufs et à réprimer tout besoin lorsque son père était présent. Profondément bon, Banner ne cessa cependant de se heurter à l’insensibilité de la société, notamment face à l’absence de financement de ses projets philanthropiques, qui l’a obligé à travailler pour l’armée et développer des armes, le forçant une nouvelle fois à réprimer ses envies et ses besoins au profit des autres. Hulk est donc la quintessence des conflits de Banner, de toutes ces émotions refoulées.

En fait, le conflit entre Banner et Hulk est typiquement freudien. Plus Banner résiste face au Hulk, plus Hulk tente de s’imposer. La seule façon de le calmer semble être de lui montrer de la compassion et de faire preuve de compréhension, ce que parvient à faire Betty Ross, qui connaît Banner et sent que Hulk fait partie de lui. C’est d’ailleurs ce qui permet ensuite à Bruce de comprendre qu’il n’arrivera à bien vivre sa condition – apparemment incurable – qu’en canalisant ces conflits intérieurs. C’est là la seule évolution que permet ce film pour Banner : à défaut d’accepter d’identifier Hulk comme une part de son être et d’arrêter d’en avoir peur, Banner comprend que tenter de le contrôler ne fait qu’empirer la situation et qu’il doit pouvoir canaliser la tension produite par ce conflit lorsque c’est nécessaire. Hulk devient donc un outil que Banner essaie de manier avec précaution et parcimonie pour servir ses intérêts et ses valeurs.

Il reste cependant la proie des autorités, ce qui l’empêche de vivre une vie paisible, fait symbolisé par le projecteur braqué par un hélicoptère à la fin de son combat contre l’Abomination, un rappel de sa nécessité de fuir, de se cacher, afin d’éviter justement de subir les provocations qui font vraiment entrer Hulk dans une colère… well, verte.

Liv Tyler aura fait de son mieux avec le peu qui lui était donné…

Betty Ross

Le Dr. Elizabeth « Betty » Ross est presque tout le contraire de Bruce en terme de gestion des émotions. Alors que Bruce tend à tout garder pour lui et à refouler, Betty exprime TOUT, depuis la compassion jusqu’au soulagement en passant par la colère (comme montré suite à son séjour houleux dans un taxi new-yorkais) et le mépris. C’est bien tout ce qu’il y a d’intéressant chez elle, malheureusement.

Ce personnage n’est là que pour faire avancer l’intrigue ou apporter une composante émotionnelle à Bruce Banner ou à Thaddeus Ross, son père. Elle ne montre pas plus de compétences que ça, malgré le fait qu’elle soit une éminente chercheuse du même niveau que Banner.

Le film parvient néanmoins à la faire évoluer assez pour ne plus avoir besoin de la revoir. Au moment où Bruce l’aperçoit pour la première fois depuis 5 ans de fuite, il semble qu’elle ait décidé de refaire sa vie sans lui. Cela est apparemment faux, puisqu’elle se lance à sa poursuite dès qu’elle l’aperçoit, visiblement chamboulée par sa vision. Bien qu’il se soit caché, Betty a la certitude de l’avoir bel et bien vu et part le retrouver dès que sa vision est confirmée par Stanley.

Elle le retrouve, et tout de suite la relation reprend toute sa splendeur. On apprend qu’elle n’a jamais douté de Banner et qu’elle a, au contraire, coupé les ponts avec son père après les événements qui ont mené à la création de Hulk. Apparemment elle connaît bien Bruce, et c’est pour cela qu’elle n’a pas peur du mastodonte, contrairement à ce à quoi s’attendait son père.

Ce qui en soit est bien joli, mais comme on n’a jamais vraiment d’informations sur ce qu’a vécu Banner pour mériter autant l’affection de Betty, on a juste l’impression que cette dernière est atteinte d’une forme sévère du syndrome du sauveur alors que ça aurait sûrement été plus limpide si on avait eu ne serait-ce qu’un exemple de la vie qu’ils menaient autrefois, plus que la simple vision de Liv Tyler enroulée dans des draps et faisant semblant d’avoir pratiqué la copulation avec Edward Norton qu’on nous sert au début du film.

Toujours est-il que Betty n’est pas allée de l’avant et n’a pas abandonné son passé avec Bruce. On peut finalement se demander si elle ne chercherait pas avant tout à retrouver son quotidien auprès de lui, et que c’est pour cela qu’elle est motivée à aider Banner : une fois débarrassés du Hulk et du père de Betty, Banner et elle pourraient enfin vivre heureux comme 5 ans plus tôt (et tant pis pour Phil Dunphy le psychiatre).

Elle suspecte qu’il n’est néanmoins pas possible de se débarrasser de Hulk, puisqu’elle voit bien que Bruce et lui sont les deux faces d’une même pièce. Elle s’accroche malgré tout à l’espoir représenté par Mr. Blue, comme montré par la photo de Bruce qu’elle prend durant leur fuite, comme si elle essayait d’installer une routine. Témoin de l’impossibilité à contrôler, arrêter ou canaliser le Hulk, elle finit par se résigner. A la fin, on la voit regarder la photo de Bruce s’effacer alors que son appareil photo n’a plus de batterie. Elle regarde alors au loin, comprenant qu’elle doit vraiment aller de l’avant, que son histoire avec Bruce est terminée.

Archétype du militaire psychorigide ou personnage plus profond ?

Thaddeus Ross et Emil Blonsky

Comme une fois n’est pas coutume, les antagonistes de ce film subissent aussi un traitement médiocre. Ils sont au nombre de deux : le général Thaddeus Ross et le capitaine Emil Blonsky.

Thaddeus Ross est un général de l’armée américaine qui avait pour but de reprendre les travaux du Projet: Rebirth, c’est-à-dire le projet qui a permis la transformation de Steve Rogers en Captain America. Malheureusement, bien que des tentatives aient été reconduites, personne n’a réussi à reproduire le sérum élaboré par le Dr. Erskine. Ross s’est donc tourné vers sa propre fille et son gendre, les manipulant afin de s’assurer leur coopération. Il a en effet conscience que ses intentions ne sont pas du goût de tout le monde, et l’explique par le fait que les citoyens lambda ne comprennent pas vraiment les intérêts de l’armée (ce qui n’a, en fait, pas grand chose à voir).

Rapidement, on se rend compte que Ross met au point des stratagèmes déloyaux pour parvenir à ses fins. D’abord, il force Banner à prendre la fuite, il l’isole en interceptant ses messages destinés à Betty, il mobilise les officiers à ses ordres pour effectuer une véritable chasse à l’homme et il ment de manière éhontée. Pour lui, Banner et Hulk sont la même personne et Banner est responsable des agissements du Hulk.

Ross nourrit une véritable obsession pour Hulk, voyant en lui une première étape dans l’élaboration du Super-Soldat auquel il aspire tant. Le jeu de l’acteur William Hurt dénote d’ailleurs une certaine fascination associée à de la peur et du dégoût. Ross se rapproche en cela beaucoup plus qu’on ne le pense du personnage du Dr. Frankenstein, lui aussi fasciné comme dégoûté par sa propre création. On peut également faire un autre rapprochement : tandis que Frankenstein joue à Dieu en cherchant à créer la vie, Ross joue à Dieu en cherchant à améliorer l’humanité.

Cela amène donc au principal problème de Ross : son égoïsme. Comme le fait remarquer Betty, en pourchassant Banner, c’est son propre échec qu’il essaie de cacher. Il met tout en oeuvre à cause de son carriérisme qui met son ambition en priorité par rapport à sa propre famille, et même par rapport à son devoir. Ross est en fait l’archétype du militaire qui cherche à faire ce qu’il pense être son devoir alors qu’il s’agit juste de servir ses propres ambitions. Ce que le film cherche à faire (je pense), c’est montrer qu’un homme trop ambitieux pense faire son devoir sans se rendre compte de sa propre folie.

Emil Blonsky est assez différent, bien qu’issu du même milieu. Au lieu d’être motivé par l’ambition, Blonsky profite juste de son statut de soldat pour combattre, et trouve satisfaction sur le front. As de la guerre, Blonsky a fini par ne plus avoir la même force qu’autrefois, bien que son expérience et sa discipline compensent largement. C’est un soldat d’élite extrêmement doué qui aligne les succès. Sa déchéance commence lorsqu’il se retrouve face à Hulk. Pour la première fois, il se retrouve en difficulté : il a enfin un adversaire qui lui pose des problèmes.

Plus encore, Blonsky est fasciné par les prouesses physiques dont fait preuve Hulk. Découvrant qu’il s’agit normalement d’un homme, on sent la curiosité de Blonsky, qui sait qu’il serait encore meilleur en récupérant sa force d’antan avec son expérience d’aujourd’hui. Il obtient donc la possibilité de recevoir des injections du sérum développé par Ross.

Cette forme du sérum n’est cependant pas aboutie, et on commence à apercevoir quelques conséquences morbides faisant suite à la prise de cette substance chez Blonsky. Tout d’abord, la substance entraîne des réactions chimiques dans son cerveau qui commencent à lui procurer une sensation de manque, en plus de modifier sa façon d’agir : il perd petit à petit en discipline. Bien que le sérum ait amélioré ses capacités de régénération et ses compétences physiques, il semble aussi entraîner des transformations corporelles, qui ne sont du coup pas sans rappeler les conséquences qu’ont eu la version inachevée du sérum d’Erskine que Johann Shmidt s’était inoculé, le faisant perdre toute humanité pour devenir Crâne Rouge.

On observe la même évolution chez Blonsky, qui se perd peu à peu jusqu’à se faire inoculer directement le sang de Banner, ce qui le transforme en une véritable Abomination. Blonsky n’est plus humain, il est désormais un monstre incontrôlable et sadique, à l’image de Crâne Rouge. Motivé par sa volonté de terrasser Hulk, il ne fait cependant pas le poids, car Hulk est, lui, motivé par ses émotions et sa volonté de ne jamais être vaincu : de ce fait, plus on lui oppose de résistance, plus Hulk s’acharne, jusqu’à la victoire.

D’une manière générale, on a deux personnages qui s’opposent à Hulk soit pour le contrôler soit pour le surpasser, ce qui se solde à chaque fois par un échec. D’un point de vue symbolique, c’est comme si à force de vouloir réprimer toute forme de pulsion, l’humain finit toujours par courir à sa perte, parce que ce sont ces pulsions qui font des humains ce qu’ils sont.

Pas de scène post-générique mais c’est tout comme.

Point Scène… Pré-Générique

Est-ce que je vous ai dis que la scène post-générique de Iron Man avait déchaîné les passions ? Eh bien contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre, c’est moins à cause du contenu qu’elle proposait que le mystère qu’elle installait. En effet, à l’époque, personne ne restait jusqu’à la fin du générique, ou en tout cas c’était vrai pour une vaste majorité, et personne ne s’attendait à voir une telle scène après tout un générique, ce qui fait que seuls quelques spectateurs virent Nick Fury prononcer le mot « Avengers ». Aussi, l’Internet s’était concerté pour savoir si la scène montrant Nick Fury était un hoax ou si elle était véridique.

L’Incroyable Hulk, sorti un peu plus tard dans l’année, a permis de mettre les choses au clair en faisant intervenir Tony Stark dans la toute dernière scène du film, juste avant le générique, réitérant d’une façon différente les implications de la toute première scène : ils montent une équipe. Puis : rideaux. Les spectateurs allaient ainsi découvrir un peu plus de l’univers étendu de Marvel dans la suite des aventures d’Iron Man, qui sortiraient deux ans plus tard.

En bref

L’Incroyable Hulk est un cas intéressant à analyser parce qu’il permet d’établir la principale raison qui fait qu’un film du MCU puisse être décevant : il s’agit du traitement médiocre des personnages qui empêche de les comprendre ou de s’y identifier, surtout pour le protagoniste et l’antagoniste.

Je n’ai pas vraiment envie de m’attarder plus sur ce film, donc en guise de conclusion je préfère récapituler les nouveaux liens tissés entre les différents éléments du MCU déjà vus :

  • Bruce Banner a, sans le savoir, aidé Thaddeus Ross à relancer le projet de Howard Stark et Abraham Erskine qui a permis la création de Captain America.
  • Le S.H.I.E.L.D. fournit le soutien logistique dont il dispose (qui inclut du matériel Stark) à l’armée américaine.
  • Tony Stark est, comme cité au début de l’article, le premier personnage issu d’un autre film du MCU à faire une apparition dans un film qui n’est pas le sien en-dehors d’une scène post-générique.

D’ailleurs, cette scène s’inscrit dans une One-Shot, ces fameux courts-métrages associés aux films situés entre Iron Man 2 et Iron Man 3. C’est donc le moment de faire un…

Point One-Shot(s)

Oooouh ça m’avait manqué. Le court-métrage s’intitule The Consultant, et montre l’envers du décor de la dernière scène du film L’Incroyable Hulk. Vous pouvez le visionner ici.

On apprend que l’Initiative Avengers a été acceptée par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, qui possède un droit de regard sur les activités du S.H.I.E.L.D., à condition que Blonsky rejoigne l’équipe, le considérant comme un héros de guerre et faisant porter le chapeau à Banner. Ceci est impensable pour le S.H.I.E.L.D., qui décide de saboter les négociations en envoyant Stark. On découvre ainsi que Stark a contacté Ross afin d’empêcher que Blonsky rejoigne les Avengers, contrairement à ce que la scène vue dans le film impliquait.

Enfin, pour me faire excuser du teasing fallacieux dans l’article précédent (et continuer le visionnage chronologique du marathon), je vous propose de visionner une autre One-Shot située juste avant la scène post-générique d’Iron Man 2 et le film Thor, dont il sera question dans le prochain article.

Il s’agit d’un court-métrage intitulé A Funny Thing Happened On The Way to Thor’s Hammer (à voir ici), mettant en scène une petite mésaventure vécue par notre cher Agent Coulson, dont le flegme semble décidément inflexible, sur la route vers le fameux cratère où le mystérieux marteau du précédent article se trouve. A la prochaine !

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