Les Gardiens de la Galaxie

Oui rebonjouuur ! Alors je sais que je suis en retard d’un jour mais vu qu’il n’y a encore personne qui lit vraiment mes articles je considère que j’ai le droit de prendre un peu mon temps.

Après avoir suivi la fin de la trilogie Iron Man et les suites des films Thor et Captain America: First Avenger, nous allons aujourd’hui nous attaquer à un film qui apporte son lot de nouveauté tant par ses personnages hauts en couleur que par l’univers qu’il dépeint : Les Gardiens de la Galaxie.

Attention, passé ce message, vous prenez le risque de tomber sur un spoiler du film Les Gardiens de la Galaxie (et des précédents films visionnés pour ce marathon).

Poster du film Les Gardiens de la Galaxie (2014) réalisé par James Gunn.

Un vent de fraîcheur

A l’heure où j’écris ces lignes, 21 films constituent le MCU que nous connaissons. Chacun a apporté son lot d’aventures, de qualités, de défauts, de visuels marquants et de thématiques puissantes. Parmi ces 21 films, cependant, quelques-uns se sont démarqués comme étant les chef-d’oeuvres du MCU, ceux qui sont considérés par une majorité comme les plus mémorables : Iron ManAvengersCaptain America: le Soldat de l’Hiver et donc Les Gardiens de la Galaxie.

Remontons un peu dans le temps, 5 ans plus tôt (et pourtant j’ai l’impression que ça en fait 10). A l’époque, personne ne connaissait les Gardiens de la Galaxie. Même les lecteurs assidus des comics considéraient qu’il s’agissait d’une étrange façon de procéder pour les Marvel Studios, qui avaient pourtant sous la main des personnages plus connus des fans et plus safe à adapter (et, je dois l’admettre, j’en faisais partie). Aujourd’hui, les Gardiens de la Galaxie font partie intégrante du paysage des super-héros Marvel, et sont extrêmement populaires.

Alors que, jusque-là, nous avions droit à des films de super-héros assez sérieux et se voulant réalistes (ce qui avait je pense beaucoup handicapé les deux films sur Thor dans leur démarche créative), Les Gardiens de la Galaxie faisait figure d’ovni parmi Captain America, Black Widow et autres justiciers. Plongés dans un pan de l’espace jusqu’alors inconnu, nous assistions à la rencontre d’un pirate humain abducté durant l’enfance, de la meilleure tueuse de la galaxie à la peau verte, d’un colosse à moitié fou, d’un raton-laveur doué de parole et d’un arbre mouvant doté d’un visage, le tout sur de la musique des années 70. Sur le papier, cela paraît complètement insensé ; à l’écran, ça marche.

Les Marvel Studios (et James Gunn, le réalisateur) ont ainsi réussi à dépasser un carcan qui avait été posé aux films de super-héros, qui les forçait à rester le plus réaliste possible dans un soucis de garder assez de crédibilité pour ne pas rencontrer le mépris des spectateurs (je vous invite à chercher ce qui se faisait en-dehors des films du MCU jusque-là depuis la fin des années 90 niveau films de super-héros). En embrassant un univers coloré et en mélangeant les tons, le film a réussi à sortir les films Marvel des sentiers battus, si bien que pendant longtemps les Gardiens de la Galaxie ont donné l’impression d’être à part du reste de l’univers qu’ils ont rejoint.

Pourtant, la franchise des Gardiens de la Galaxie s’avère jouer un rôle essentiel vis-à-vis des intrigues qui lient les différents films du MCU, puisque rien que dans le premier film elle permet de révéler l’identité de l’inconnu que l’on avait pu apercevoir dans la scène post-générique de Avengers (Thanos) et de nous en apprendre plus sur les fameuses Pierres d’Infinité tout en nous en présentant une nouvelle, la Pierre du Pouvoir, contenue dans l’Orbe de Morag. Même en étant situé à des années-lumières de la Terre, le film parvient à enrichir l’univers et à établir quelques liens avec nos héros préférés.

Une bande de joyeux lascars qui doit sauver la galaxie.

Les Gardiens

Commençons d’abord par faire un point général sur l’équipe en elle-même. Les Gardiens de la Galaxie sont une bande que quasiment tout oppose, depuis le tempérament jusqu’aux allégeances passées, sauf une chose : ils sont tous des individus dysfonctionnels d’une manière ou d’une autre. Ils partagent également leur passé avec le crime : Peter Quill est un criminel au grand coeur façon Han Solo, Drax est un meurtrier vengeur, Gamora a été kidnappée et entraînée par le criminel génocidaire le plus craint et haï de la galaxie, tandis que Rocket a déjà été incarcéré une vingtaine de fois et s’est lancé dans une carrière de chasseur de prime en compagnie de Groot.

En partie pour ces deux raisons, les Gardiens mettent finalement du temps à se former réellement : Quill, Rocket et Groot ont chacun envie de s’enrichir ; Gamora veut se libérer de l’influence de Thanos et Drax veut venger la mort de sa femme et de sa fille, tuées par Ronan sur ordre du Titan Fou. Cela change complètement une fois que les Gardiens ont terminé leur séjour sur Knowhere : Quill, Gamora, Rocket et Groot ont pris la pleine mesure de la menace que représente l’Orbe, tandis que Drax est terrassé par Ronan. L’Orbe, quant à lui, est récupéré par Ronan.

Maintenant que Ronan a la Pierre du Pouvoir, les objectifs des cinq personnages principaux convergent en même temps qu’ils ont achevé d’en apprendre chacun un peu plus sur les autres. En effet, à ce stade du film, non seulement on a pu entrevoir la véritable nature de chaque Gardien, mais on a également un changement de priorités : Star-Lord, Gamora et Groot souhaitent empêcher la destruction de Xandar, Rocket suit son binôme et Drax souhaite toujours se venger de Ronan, ce qui lui permettra de faire d’une pierre deux coups.

Leur combat contre Ronan et ses armées permettent de créer un lien plus intense entre ces personnages, de l’ordre de ceux que l’on développe lorsque l’on doit s’unir face à l’adversité, avec pour apothéoses le sacrifice de Groot et la canalisation de l’énergie de la Pierre du Pouvoir par Star-Lord, Gamora, Drax et Rocket. Face à leur succès en groupe, les cinq compagnons décident de continuer leurs aventures ensemble, mais ne sont pas encore très proches. Comme on peut voir dans leur langage corporel à la fin du film, ils sont encore en train de tâtonner vis-à-vis de leurs camarades. C’est d’ailleurs bien montré par Baby Groot dans la scène post-générique qui le met en scène : il n’est pas encore sûr d’être à l’aise avec Drax, et reste donc immobile lorsque ce dernier le regarde.

Peter Quill/Star-Lord

Quill est le premier personnage qui apparaît dans ce film, alors qu’il est encore un enfant sur Terre. On a droit à une exposition du caractère de Quill : c’est un garçon qui est prêt à défendre les plus faibles, comme on apprend lorsqu’il dit s’être battu avec d’autres garçons parce qu’ils avaient tué un crapaud sans défense qui ne leur avait rien fait. On apprend également qu’il n’a jamais connu son père, mais qu’il a en plus affaire à la mort de sa mère suite à un cancer. Le moment où il refuse de prendre la main de sa mère alors qu’elle est sur le point de mourir est assez intéressante : face à la peur d’être seul, du cancer et de la mort, Quill détourne le regard de sa mère mourante et ne répond pas à son appel, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Confus, en colère, Quill continue de s’enfuir, incapable de faire face à ses propres émotions comme à la réalité de sa situation. C’est alors qu’il est enlevé et recueilli par Yondu Udonta, un autre pirate caractérisé par sa propension à renier ses sentiments. En retrouvant Quill, il est devenu un trentenaire encore irresponsable qui ne pense qu’à lui et son profit. Il cherche à instaurer une réputation, notamment en tentant d’imposer le surnom Star-Lord, dont on apprend qu’il s’agit d’un surnom donné par sa mère de son vivant.

Il va même jusqu’à devancer Yondu sur son propre terrain. D’ailleurs, Quill donne l’impression d’essayer de se détacher de Yondu et des Ravageurs à cette occasion. En effet, là où Yondu et les Ravageurs sont des pirates sans foi ni loi qui ne se privent pas d’intimider et de menacer, Quill cherche à s’enrichir sans faire trop de mal, ce qui explique d’ailleurs qu’il ait choisi une mission a priori sans danger de se retrouver confronté à des tueurs. On peut également penser aussi à une peur de la mort encore présente : en évitant un mode de vie criminel tel que celui des Ravageurs où le danger de mort règne, Quill s’assure de vivre assez longtemps pour profiter de ses gains.

Sa propre survie est d’ailleurs sa principale motivation lorsqu’il apprend que l’Orbe est en possession de Ronan. Cependant, Quill a alors déjà fait preuve de l’héroïsme qui le caractérisait lorsqu’il était enfant, quand il a sauvé Gamora de la mort dans le vide spatial en lui prêtant son casque. A mesure que le film avance, Quill se défait légèrement du semblant d’éducation qu’il a reçu chez les Ravageurs pour devenir peu à peu le héros dont sa mère était fière.

Ce héros, il apprend à le devenir face au sacrifice de Groot. Ce dernier, résigné à donner sa vie pour sauver celle de ses amis. Il tente donc un sacrifice lui aussi lorsqu’il touche la Pierre du Pouvoir, dont il a pourtant vu les effets sur l’assistante du Collectionneur. Après avoir vu que le sacrifice de soi permet de donner encore une chance de survie aux autres, Peter se lance vers la Pierre. Lorsque Gamora lui tend sa main, on voit une superposition entre elle et sa mère qui je pense est liée à l’action de la Pierre. En effet, on a pu voir que les Pierres d’Infinité, aussi bien le Tesseract que l’Ether, manifestent parfois des signes de conscience propre. Je pense que la Pierre du Pouvoir tente de guider Quill dans l’usage qu’il pourrait en faire en le poussant à accepter qu’en l’utilisant, il risque d’en mourir.

Outre le diagnostic atrocement freudien qu’on pourrait faire de cette association, je pense surtout qu’il s’agit là du moment où Quill accepte enfin sa mort, à lui comme celle de sa mère. De même, en prenant la main de Gamora, il montre qu’il peut enfin faire face à la culpabilité de ne pas avoir pris celle de sa mère. On comprend alors que Peter Quill a passé ces 26 dernières années à vivre dans le deuil de sa mère, sans parvenir à le dépasser à cause de la culpabilité. C’est d’ailleurs à la fois sa peur de la mort et la culpabilité qui l’ont empêché de retourner sur Terra et d’ouvrir le cadeau de sa mort : sa mère n’est finalement vraiment partie que quand il a enfin accepté son deuil.

Quill ne cherche désormais plus à fuir, car au moment où il est sur le point de mourir pour sauver l’univers, il accepte la mort de sa mère, la culpabilité qui l’a hanté, sa propre mortalité et, enfin, l’aide de celle en qui il s’est retrouvé, une autre orpheline brisée par une enfance traumatisante auprès de criminels, qui cherche à faire le bien. Il accepte la main tendue par Gamora, en même temps que tout cela, et c’est ainsi qu’avec l’aide des Gardiens, il parvient à utiliser le pouvoir de la Pierre et défaire leur ennemi. Peter Quill n’est plus seul.

Gamora

Gamora est à la fois similaire et très éloignée de Peter Quill en terme de personnage. Comme lui, elle est une orpheline qui a été arrachée à son monde d’origine au moment où elle perdait ses parents, par le même individu qui l’adoptera et l’entraînera à devenir une criminelle endurcie. Cette éducation est néanmoins constituée de torture aussi bien physique que psychologique. Gamora se souvient que c’est Thanos qui a massacré son peuple dont ses parents.

Elle est très certainement la plus responsable des Gardiens, ayant vu de trop près ce qu’une vraie menace, telle que Ronan ou Thanos, représente. En tant qu’assassin, elle connaît également la valeur de la vie, et c’est ce qui l’a poussée à définitivement couper les ponts avec Thanos, lorsqu’elle a appris que ce dernier avait promis à Ronan qu’il détruirait Xandar pour lui.

Comme on peut le voir en entendant sa façon de traiter Quill de voyou et de voleur, Gamora possède un code de l’honneur assez strict. Elle tient beaucoup à son honneur, même si elle se retrouve souvent face à des individus qui la conspuent et la haïssent en raison de tous les méfaits qu’elle a accompli pour Thanos. Contrairement à Quill néanmoins, Gamora a beaucoup moins de mal à accepter sa culpabilité et à s’en défaire, ce qui lui permet de mieux accepter ses erreurs passées. Gamora a déjà accompli sa rédemption de son côté en doublant Ronan et Thanos afin d’enfin s’en séparer.

Gamora se reconnaît en Quill tout comme ce dernier se reconnaît en elle. Cette reconnaissance mutuelle permet aux deux de s’inspirer : Gamora encourage Quill à faire preuve de plus de noblesse et de responsabilité, tandis que Quill aide Gamora à s’ouvrir sur le monde et se sortir du cadre restrictif et dénué de plaisirs dans lequel Thanos l’a emprisonnée. C’est d’ailleurs ce qui entraîne l’arrivée d’une tension émotionnelle entre les deux personnages, à partir du moment où Quill fait écouter sa musique à Gamora. Cependant, cette dernière n’oublie pas à qui elle a affaire et rompt tout lien à chaque fois qu’elle le soupçonne d’avoir recours à l’un de ses réflexes immatures (séduction, fuite etc.).

A la fin du film, Gamora est apaisée en sachant qu’elle a enfin pu faire quelque chose de bien de son propre chef. Elle a enfin trouvé des alliés moins toxiques que ceux qu’elle côtoyait dans son passé, si bien qu’elle peut enfin espérer profiter de sa vie pleinement, comme on le voit quand elle commence à danser sur la musique que Quill a mise dans le vaisseau au moment où ils partent. On voit également que Gamora fait plus confiance à Star-Lord maintenant qu’il a fait preuve de responsabilité et de noblesse.

Rocket & Groot

Rocket et Groot sont des personnages qui fonctionnent en duo et représentent deux opposés qui s’attirent. Groot est une âme douce, paisible et apparemment innocente, qui apporte un soutien émotionnel important à qui le veut, mais aussi un soutien en combat lorsque la nécessité se fait ressentir. Rocket est un esprit hargneux et cynique qui a subit un véritable enfer et qui cherche avant tout à survivre. L’amitié entre Groot et Rocket est donc importante pour chacun d’eux : Rocket est un inventeur qui permet de trouver les moyens de survivre à Groot, tandis que ce dernier assure à Rocket un soutien émotionnel ainsi qu’une certaine forme de conscience morale.

On observe assez peu d’évolution de la part des deux personnages. Le sacrifice de Groot est tout simplement la suite logique de son comportement durant la majorité du film, et sert véritablement l’évolution de Rocket : ce dernier est très proche de Groot, dont la mort le touche très profondément, assez pour qu’il se laisse consoler par Drax parmi les décombres de la bataille de Xandar. Rocket a beau paraître teigneux et misanthrope, il tient malgré tout à certaines personnes, et sa façon d’agir et de s’exprimer cache de nombreuses insécurités auxquelles Groot palliait largement.

On apprend ainsi que Rocket est issu d’une expérimentation menée sur un raton-laveur et qu’il a longtemps été traité comme un objet que l’on peut remodeler, détruire et réassembler à volonté, sans se soucier de la douleur qu’il a subie. Rocket a donc été habitué à ce que les autres le considèrent comme une simple bête de foire que l’on peut traiter n’importe comment et désigner simplement par un matricule. Cela, je pense, a conduit à une mauvaise estime de lui et une haine pour ceux qui le prennent de haut, ce qui n’est donc absolument pas le cas de Groot qui le considère tel qu’il est et sans biais.

Rocket est un individualiste qui a donc du mal à comprendre comment on peut agir en faveur d’une autre personne même lorsque l’action entraîne un danger pour soi. Cela est bien montré quand il regarde Quill risquer sa vie pour sauver Gamora, alors qu’il verbalise longuement son incompréhension. De retour sur Knowhere après cet incident, Rocket est confronté à Groot qui vient de sauver Drax, et qui souhaite aider Quill et Gamora à échapper aux Ravageurs pour pouvoir sauver la galaxie des griffes de Ronan.

Rocket est donc seul à vouloir sauver sa peau en premier lieu. Pourtant, face à la volonté de Groot, il se force à le suivre et à rejoindre Peter et Gamora, apparemment contre son gré. Rocket n’est donc pas tant solitaire que ça. Il est prêt à suivre son meilleur ami même dans les pires situations, ce qui pourrait impliquer une peur de se retrouver à nouveau seul, livré à lui-même et ses propres insécurités. On comprend alors pourquoi la mort de Groot le touche tant.

A la fin du film, Rocket décide de suivre les Gardiens de la Galaxie, avec lesquels il a appris à accepter le contact émotionnel. Groot, quant à lui, renaît après avoir été replanté, sous la forme de Baby Groot, ce qui pourrait entraîner une refonte psychologique du personnage.

Drax

Drax est un personnage résolument réservé. On sait qu’il a grandement souffert de la perte de sa femme et de sa fille aux mains de Ronan, ce qui a très certainement donné naissance au Drax que l’on connaît maintenant. C’est un homme rude, amer et très direct, tant dans ses actions que dans sa manière de voir le monde (étant incapable par exemple de comprendre les métaphores).

Le surnommé « Destructeur » est un homme violent, brutal, qui voue une haine farouche à Ronan, Thanos et ses alliés. Bien qu’il ne semble pas particulièrement développé en tant que personnage, il met en exergue la grande thématique de ce film qu’est la perte et le deuil. Drax gère son deuil et la douleur qui en découle par la vengeance, qui est sa seule motivation durant la grande majorité du film. Quand, à la fin du film, Gamora pense qu’il a enfin trouvé la paix en tuant Ronan, ce dernier rétorque qu’il continue à vouloir se venger de Thanos, ce qui montre que Drax n’arrive pas à se défaire de son deuil, alors que Peter, lui, apprend à gérer le deuil en l’acceptant, tout simplement.

Il est difficile de savoir pour quelles raisons Drax agit d’une manière aussi inadaptée. Il y a fort à parier qu’une partie vient de son origine et du contexte culturel dans lequel il a évolué ; et qu’une autre soit liée à un deuil trop douloureux qui a eu des conséquences toxiques sur sa psyché. Quoi qu’il en soit, Drax fait néanmoins preuve d’empathie par moment, comme lorsqu’il console Rocket après la bataille de Xandar. Il semble également apporter beaucoup de valeur à l’honneur, ce qui le fait apprécier Quill puis Gamora.

Il est difficile de savoir avec précision ce qui pousse Drax à aider Quill lorsque ce dernier s’empare de la Pierre du Pouvoir, bien que la piste principale soit la volonté d’aider Star-Lord et Gamora à vaincre Ronan. De même, il est tout aussi complexe de savoir avec certitude des motivations qui le poussent à rester auprès des Gardiens de la Galaxie à la fin du film : souhaite-t-il seulement rester auprès de Gamora dans l’espoir que sa trahison ne mène Thanos sur son chemin ? Ou reste-t-il parce qu’il trouve de l’honneur à se battre aux côtés de ses compagnons ?

Les trois grands méchants du film : Ronan, Thanos et Nebula.

Les antagonistes

Le film comporte un nombre très important d’antagonistes aux ambitions différentes. Malheureusement, en raison du nombre déjà assez important de personnages et du Comité Créatif de Marvel Studios (ils sont de retooouuur), leur traitement est assez superflu pour la plupart.

Ronan est de retour. On l’avait déjà aperçu dans Captain Marvel (bien qu’il s’agisse de sa première apparition si l’on suit l’ordre de parution) et le revoilà désormais en tant que fanatique kree (ce qui s’inscrit dans la suite logique de ce que nous avions pu voir de son personnage dans Captain Marvel). Suite à la paix entre l’Empire Kree et l’Empire Nova, Ronan a complètement perdu la raison et décidé de mener une croisade contre les Xandariens, qui sont à la tête de l’Empire Nova, pour se venger de la mort de ses ancêtres aux mains des Cohortes de Nova.

Il est intéressant de voir à quel point Ronan semble s’être détaché de la culture kree telle qu’on l’a vue dans Captain Marvel. Déjà, on pouvait voir l’opposition qu’il y avait entre les pratiques de Ronan et la façon d’agir de Yon-Rogg, le parfait petit soldat Kree à la solde de l’Intelligence Suprême. D’ailleurs, il est intéressant de se demander ce qu’est devenue l’I.A. en charge de la gestion de l’Empire Kree, puisqu’on a pu entendre aux informations au début du film que les Krees étaient désormais dirigés par un empereur (à moins que ce ne soit qu’une façon comme une autre de désigner l’Intelligence Suprême dans les cultures étrangères aux Krees).

De toute évidence, même si l’Intelligence Suprême existe encore, il semble explicite que Ronan a renié l’Intelligence et tout ce qui a un rapport avec l’élite impériale kree. A l’image d’un fanatique suprématiste, Ronan semble au contraire renouer avec d’anciennes pratiques, comme le sacrifice, devenant ainsi un païen, contrairement aux Krees qui considèrent l’Intelligence Suprême comme une divinité gardienne de la chose la plus sacrée qu’ils possèdent. Cela semble logique, puisque Ronan a renié l’Empire suite à la signature de la paix avec l’Empire Nova.

Néanmoins, Ronan n’a pas beaucoup plus de personnalité que cela et ne sera clairement pas l’antagoniste le plus mémorable du MCU.

Korath fait quelques nouvelles apparitions depuis qu’il a été également aperçu dans Captain Marvel. Il semble n’être plus que l’ombre de lui-même : de guerrier d’élite Kree de la Starforce, il est devenu un genre de cyborg mis à mort par Drax durant la bataille de Xandar. Bref, lui aussi assez oubliable.

Thanos, quant à lui, fait une apparition remarquée sans même avoir besoin de bouger de son siège. Sa réputation le précède dans la galaxie, et on apprend qu’il est considéré par beaucoup comme l’être le plus puissant de l’univers. Accompagné de l’Autre, qui connaît la mort aux mains de Ronan durant le film, on reconnaît donc le visage que nous avions pu apercevoir dans la scène post-générique de Avengers. On comprend que c’est donc lui qui avait envoyé Loki sur Terre pour récupérer le Tesseract. Thanos chercherait-il à obtenir les Pierres d’Infinité à l’instar du Collectionneur ?

Nebula est la soeur adoptive de Gamora. Contrairement à cette dernière, Nebula affiche bien plus de séquelles physiques de sa vie auprès de Thanos, si bien qu’on lui trouve un aspect très robotique. Nebula est animée par la haine qu’elle voue à chacun des membres de sa famille adoptive, Thanos comme Gamora. On reconnaît une importante rivalité entre elle et sa soeur, cette dernière étant considérée par Thanos comme sa favorité, au détriment d’une Nebula constamment conspuée par son père et dépassée par sa soeur.

A l’image de sa soeur, Nebula souhaite se défaire de l’emprise de Thanos, ce pour quoi elle le trahit pour suivre Ronan, affublé de la Pierre du Pouvoir. Suite à son combat contre Gamora, Nebula préfère refuser la main de Gamora et se laisse tomber dans le vide afin de s’enfuir à bord d’un vaisseau des Ravageurs. Nul doute qu’elle reviendra hanter Gamora et les Gardiens de la Galaxie afin de prendre sa revanche.

Enfin, bien qu’il offre son aide à Quill, Yondu peut être considéré comme un antagoniste. Pirate sans scrupules, Yondu constitue ce qui se rapproche le plus d’une figure paternelle pour Peter, bien qu’on voit qu’il s’agit d’une figure paternelle dysfonctionnelle à laquelle Quill a eu beaucoup de mal à s’attacher, offrant ainsi une enfance plus que précaire à Star-Lord. Yondu est quelqu’un qui fait passer l’intérêt personnel pour une priorité, là où les émotions sont réprimées. Néanmoins, on peut voir qu’à certains moments Yondu est trahi par certaines expressions d’attachement vis-à-vis de Peter Quill.

Bonus : le rôle des musiques

Les Gardiens de la Galaxie s’est démarqué par un usage assez intéressant de la musique intradiégétique dans ce film. En proposant une playlist par ailleurs très appréciée, l’Awesome Mix Vol.1, le film avance également une clé de lecture pour ce film, dont l’un des thèmes est la perte et la façon de la gérer. Ainsi, l’ordre de la playlist telle qu’elle est donnée sur toutes les plateformes d’écoute offre une lecture intéressante de cette thématique. Je n’ai aucun mérite pour cette information, en vérité je l’ai découverte sur ce site quelques années plus tôt.

En effet, on sait que l’Awesome Mix Vol.1 a été donné à Quill par sa mère, et que ce dernier l’écoute en boucle. Il s’agit d’un mix qui date d’avant la mort de sa mère. Or, lorsqu’on s’intéresse aux paroles des chansons, on peut voir comme une histoire se dérouler : celle de la rencontre entre Meredith Quill et le père de Peter.

  1. Hooked on a Feeling de Blue Swede : la chanson parle des sentiments impossibles à contrôler à cause d’une fille à laquelle le chanteur s’adresse, ce qui évoque le coup de foudre qu’a eu Meredith pour le père de Peter.
  2. Go All the Way des Raspberries : là, les paroles plus subjectives ainsi que le rythme évoquent le fait que Meredith et l’homme qu’elle a rencontré sont devenus amants.
  3. Spirit in the Sky de Norman Greenbaum : cette chanson parle de la mortalité, qu’on finit tous par rejoindre cet esprit dans le ciel. Non seulement le registre peut évoquer le fait que Meredith savait que son amant venait du ciel, mais qu’en plus elle a finit par se rendre compte qu’il allait bientôt devoir retourner chez lui.
  4. Moonage Daydream de David Bowie : Bowie parle dans sa chanson d’un messie spatial venu sauver le monde grâce au rock’n’roll ; Meredith est face à un véritable alien vraisemblablement doté de grands pouvoirs (ce qui collerait à la fois avec le terme « ange » utilisé par Meredith au début du film et avec la découverte faite par les Cohortes de Nova) qui a réussi à sauver son monde.
  5. Fooled Around and Fell in Love de Elvin Bishop : c’est le temps du bilan pour Meredith, qui prend le temps de penser à sa relation avec son amant, dont elle sent qu’elle a des sentiments plus profonds. On sait également que c’est la chanson juste avant le départ de l’homme des étoiles, puisque…
  6. I’m Not in Love de 10CC : Meredith se retrouve dans le déni total concernant ses sentiments pour l’homme qui l’a quittée. C’est une première étape du deuil de sa relation. Il est d’ailleurs intéressant qu’il s’agisse de la chanson entendue durant la toute première scène du film, alors que Peter fait face à la mort prochaine de sa mère.
  7. I Want You Back des Jackson Five : Le temps du déni est fini, maintenant Meredith essaie de marchander. Elle a clairement encore des sentiments pour son amant venu de l’espace et veut qu’il revienne.
  8. Come and Get Your Love de Redbone : Le ton est différent de la chanson précédente. Il y a cette fois une idée plus proche de l’injonction, de l’ordre, de la nécessité qu’a le mystérieux homme à revenir. Cela peut correspondre à la colère que Meredith ressent dans le cadre de son deuil, mais cela ne colle pas avec l’ordre des étapes du deuil. A la place, on peut penser au fait que Meredith a découvert qu’elle était enceinte et qu’elle demande donc à son homme de revenir voir son gosse.
  9. Cherry Bomb des Runaways : Hormis le fait qu’une cherry bomb soit une explosion non voulue (donc possiblement l’arrivée en force de Peter depuis l’utérus de sa mère), il y a également une grande énergie dans la chanson, dont les paroles évoquent même une naissance passablement surprenante. Il se peut que cette chanson fasse référence à la naissance de Peter Quill au sens large : depuis la découverte de la grossesse jusqu’à sa petite enfance, où on devine qu’il a fait preuve d’une grande énergie.
  10. Escape (The Pina Colada Song) de Rupert Holmes : Apparemment, cette chanson parle d’un rendez-vous avec les annonces dans le journal (l’ancêtre des sites de rencontre en somme), ce qui évoque la tentative de Meredith de refaire sa vie sans le père de Quill. A priori, c’est un échec, puisque la seule figure paternelle potentielle est le grand-père de Peter, qui est désigné par Meredith comme celui qui prendra soin de lui.
  11. O-o-h Child de The Five Stairsteps : Ici, on a clairement un message de Meredith laissé à Peter quant à son cancer, tentant de le rassurer et de lui donner espoir. Cette chanson, on l’entend au moment où Peter distrait Ronan juste avant qu’il ne perde possession de la Pierre, et que Peter s’en empare pour finalement se retrouver à enfin accepter son deuil.
  12. Ain’t No Mountain High Enough de Marvin Gaye et Tammi Terrell : Cette chanson fait en fait partie du Vol.2, le cadeau fait par Meredith à Peter au début du film. Cette chanson est à nouveau un message de Meredith à Quill, lui affirmant qu’elle sera toujours là, auprès de lui, et que rien ne pourra l’éloigner de lui. C’est typiquement ce genre de pensée que l’on a lorsqu’on a enfin dépassé le stade de l’acceptation. Cette chanson, utilisée à la fin du film, montre bien que, même si les personnages ont tous perdu quelque chose qui leur est cher, ils ont réussi à aller de l’avant d’une manière ou d’une autre.
Howard the Duck, l’un des personnages les plus loufoques de Marvel.

Point Scène(s) Post-Générique

La première scène post-générique montre Baby Groot toujours en train de pousser dans son pot en dansant sur I Want You Back et se maintenant immobile lorsque Drax se tourne vers lui.

La deuxième montre le Collectionneur un peu après la destruction de son musée par la Pierre du Pouvoir, subissant les moqueries de Howard le Canard, un personnage figurant parmi les plus étranges de l’écurie Marvel.

En bref

Il était difficile pour Les Gardiens de la Galaxie de ne pas paraître ridicule avant sa sortie, et il s’est attiré les moqueries de bon nombre des détracteurs du MCU, qui espéraient vraiment que ce film fasse un flop et enterre enfin la machine à succès qu’était en train de devenir Marvel Studios.

En plus de proposer des personnages attachants autour d’un thème profond à une échelle plus individuelle que les thématiques proposées par Captain America par exemple, le film parvient à s’imposer comme classique du genre super-héroïque et d’imposer Marvel Studios comme une force à prendre en considération.

Le film continue la fresque débutée par Iron Man (ou, dans notre cas, Captain America: First Avenger) en proposant des éléments nouveaux à un fil rouge qui commence à peine à se préciser. De plus, il réitère ce qu’avait réussi à faire Captain America: le Soldat de l’Hiver à savoir : mélanger les genres, en proposant des super-héros évoluant dans une ambiance et un univers très space opera, et pavant le chemin pour l’univers cosmique du MCU (dont nous avions, nous, pu voir l’ampleur dans Captain Marvel).

Cet univers cosmique, on ne va pas le quitter tout de suite car le prochain film à visionner est la suite des aventures des Gardiens de la Galaxie : Gardiens de la Galaxie Vol. 2, dont les événements se situent peu après l’épilogue du premier. A plus !

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