Ant-Man

Hello les copains ! Aujourd’hui on aborde un film avec une échelle un peu plus petite que ce à quoi on a pu être habitués par les Marvel Studios : Ant-Man. Ce film est un peu une sorte de pause dans le MCU, un moment pour souffler un peu après un Avengers: l’Ère d’Ultron fort en émotions et avant le début de la Phase 3 du MCU, qui promet d’être riche en émotions dès le début.

Comme le film est un peu plus court, moins fourni et plus pépère, l’article qui portera dessus – celui que vous lisez actuellement – sera plus court et posé que les précédents, donc ne vous attendez pas à une dissertation digne de ce que j’ai pu fournir pour Avengers ou Captain Marvel.

Attention, passé ce message, vous prenez le risque de tomber sur un spoiler du film Ant-Man (et des précédents films visionnés pour ce marathon).

Poster du film Ant-Man (2015) réalisé par Peyton Reed.

Les péripéties de l’Homme-Fourmi

De même que le film s’amuse à visiter le passé du MCU (en faisant notamment réapparaître Peggy Carter et Howard Stark), replongeons-nous un peu dans le passé d’Ant-Man et de sa camarade d’aventures voire compagne, la Guêpe.

Hank Pym, aka Ant-Man (alors traduit en « Homme-Fourmi » en France) et Janet van Dyne, aka la Guêpe sont à l’origine deux super-héros créés par Stan Lee et Jack Kirby, respectivement en 1962 et 1963, et apparus dans les comics Tales of Suspense. Néanmoins, ils sont plus connus pour avoir participé en septembre 1963 à la fondation des Avengers.

Pour cette raison, le film Ant-Man était censé paraître durant la Phase 1 du MCU, et Ant-Man (et possiblement la Guêpe) devaient avoir déjà été introduits avant d’apparaître à nouveau dans Avengers pour participer à la fondation du groupe. Le projet était confié à Edgar Wright, un réalisateur britannique qui est surtout célèbre pour plusieurs de ses films cultes tels que Shaun of the DeadHot Fuzz ou Scott Pilgrim.

L’idée était déjà de proposer un film d’action orienté science-fiction mettant en scène le passage de flambeau entre Hank Pym et Scott Lang, en ajoutant une part non négligeable d’humour, ce qui n’est finalement pas si différent de ce qu’on a pu voir avec le produit fini. D’après Wright, le scénario mettait les personnages au centre de l’histoire plutôt que l’intrigue. La différence, c’est qu’il s’est passé presque huit ans entre l’engagement d’Edgar Wright sur le film pour Marvel Studios et la sortie du film, et qu’entre-temps le Comité Créatif (oui, il est encore là) de l’entreprise a tellement été frileux avec le produit que proposait le réalisateur que ce dernier a claqué la porte alors que le casting venait de se terminer.

Bien que le film ait conservé le nom d’Edgar Wright au scénario, ce dernier a été retravaillé, si bien que l’on n’est pas sûr de ce qui a été conservé du script original et de ce qui a été ajouté ou modifié. Le renvoi/la démission de Wright a porté un gros coup à l’image du film chez les fans qui suivaient assidûment sa production, craignant un résultat similaire à la cacophonie Thor: le Monde des ténèbres.

Le résultat, me concernant : même s’il est dommage que le film n’ait pas été réalisé par Wright (dont la réalisation a rendu plusieurs films cultes), Ant-Man s’en sort bien mieux que Thor: le Monde des ténèbres, de loin. Certes, c’est un divertissement sans grande profondeur (même pour le MCU), mais il a le mérite de proposer quelque chose de nouveau au MCU, en introduisant la technologie Pym, le mystérieux Royaume quantique et des visuels intéressants grâce aux pouvoirs du héros.

Bref, un bon petit divertissement qui fait le taf pour introduire de nouveaux personnages et de nouveaux éléments d’univers, sans non plus casser trois pattes à un canard. Juste de quoi respirer un coup et instaurer un calme avant la tempête qu’est la Phase 3 (est-ce que ça se voit que j’aime la Phase 3 et que je vous tease à mort là-dessus ?).

Il a quand même l’air con quand il montre son visage tout en gardant son casque…

Scott Lang/Ant-Man et sa clique

Cela faisait depuis Captain Marvel qu’on n’avait pas vu de personnage principal aussi valeureux dès le début de son film d’introduction. C’est vrai, quand on y pense, à part Captain America et Carol Danvers, tous les super-héros Marvel commençaient en étant des personnages avec de gros défauts (Iron Man, Thor, les Gardiens de la Galaxie…). C’est déjà assez rafraîchissant de voir un personnage qui n’a pas vraiment besoin d’évoluer pour devenir un super-héros.

Pourtant, le film ne cesse de rabâcher dans sa première partie que Scott est un gars irresponsable qui doit apprendre à être plus sérieux. Néanmoins, quand on regarde de plus près, Scott Lang est un bon gars qui subit juste les affres du système judiciaire et carcéral américain (peut-être même occidental tant qu’on y est).

Scott est une sorte de Robin des Bois moderne, à la différence que, lui, il s’est fait pincer. Pour rappel, Lang était un ingénieur qui travaillait pour le groupe Vista Corporation. Après avoir découvert des malversations faites par le groupe, il a tenté de lancer l’alerte afin que justice soit faite, sans que cela ne semble changer quoi que ce soit, si ce n’est qu’il s’est fait licencier. A la fois comme vengeance mais aussi comme moyen de faire régner la justice, Scott a donc piraté les serveurs (réputés inatteignables) de Vista pour verser les millions de dollars qui n’ont pas été payés par l’entreprise, ce qui lui a valu un saut par la case prison pendant trois ans.

Déjà, là, on se rend compte que Scott est assez proche en terme d’action que Steve Rogers et Carol Danvers, en cela qu’il sait faire la différence entre ce qui est légal et ce qui est juste, et ne se prive pas pour enfreindre la loi afin de servir la justice. Et tout cela durant des événements qui ne sont même pas montrés dans le film.

La suite est un bon exemple du cercle vicieux qu’entraîne une première incarcération : après trois ans d’emprisonnement, Scott sort enfin de prison et tente de reprendre une vie normale. Cependant, il se rend bien vite compte que sa vie de famille n’est plus aussi facile, qu’il n’a plus les mêmes opportunités d’emploi à cause de son casier (et ce malgré le bien fondé reconnu de ses actions et ses diplômes) et que d’une manière générale il subit le mépris des civils qui n’ont jamais été condamnés.

Scott Lang est loin d’être irresponsable au départ, c’est le fait qu’il ait été condamné à de la prison qui fait que tout le monde autour de lui le considère avec un avis biaisé. Ce qu’on observe ensuite est une logique sociologique de base : voyant qu’aucune opportunité ne s’offre à lui et que personne – à part sa fille – ne croit en lui, il est obligé de replonger dans la délinquance, qui est le seul domaine où il peut se permettre un mode de vie décent. Ce n’est pas une solution de facilité, c’est la seule solution pour qu’il puisse retrouver une vie un tant soit peu normale.

La différence entre Scott Lang et le délinquant moyen, c’est que ses actions passées ont fait grand bruit et que ses intentions étaient claires et connues. Cela lui a donc permis d’attirer l’attention de gens aussi puissants que Hank Pym. C’est l’intervention de ce dernier et la promesse qu’il lui fait de l’aider à revoir sa fille qui sort Scott Lang de ce cercle vicieux, au moment même où il subissait une nouvelle arrestation qui aurait pu le conduire derrière les barreaux jusqu’à la fin de sa vie.

Ce que fait Scott, c’est uniquement pour sa fille, Cassie, ce qui le rapproche du coup beaucoup de Clint Barton (Hawkeye), des Avengers, qui avait arrêté son activité de super-héros pour se consacrer à sa femme et ses trois enfants. C’est pour cette même raison que Scott ne reste pas Ant-Man à la fin du film. Scott Lang est un gars simple qui, même s’il aime faire ce qui est juste, apprécierait un peu plus de tranquillité et de paix. Malheureusement, son intervention au Q.G. des Avengers l’a sorti de l’anonymat, et il se pourrait bien que le devoir l’appelle à nouveau.

Hope et Hank, une relation houleuse

Hope van Dyne et Hank Pym

Les deux autres personnages sur lesquels je vais m’attarder pour ce film sont Hank Pym et sa fille Hope van Dyne.

Hank est dès le début du film présenté comme un homme inflexible, très secret et très au fait des conséquences que ses inventions pourraient avoir sur le monde. En quelque sorte, Hank est l’anti-Stark par excellence (oui ça commence à faire beaucoup de comparaisons mais en même temps il commence à y avoir beaucoup de super-héros qu’on a présenté). Pym ne se prive d’ailleurs pas de critiquer Howard puis Tony.

Pym est constamment dans l’action : il refuse de laisser les choses se faire sans intervenir. Cela motive sa prise de contact avec Scott, mais on en a également une manifestation lorsqu’il réagit aux provocations ou à l’irresponsabilité : il perd son sang-froid et frappe. De même, il ne renonce pas à hausser le ton même contre sa propre fille adulte lorsqu’elle ne cesse de le mettre face à ses contradictions.

Hope, quant à elle, est une femme charismatique, intelligente et compétente. Elle aussi est déjà une graine de super-héros avant même que le film n’ait démarré : elle est sûre d’elle et pour cause, elle est déjà entraînée à la plupart des compétences auxquelles Ant-Man doit pouvoir faire appel, et surpasse même Lang dans une bonne partie de ces domaines, qu’il s’agisse du combat ou de la communication avec les fourmis.

Le problème de ces personnages vient de leur incapacité à pouvoir faire le deuil de Janet van Dyne, femme de Hank et mère de Hope, ainsi que de la relation dysfonctionnelles qui s’est installée entre les deux personnages pour cette raison. Les deux ont en effet deux façons très différentes de gérer leur deuil : d’un côté, Hank se sent coupable et essaie de protéger Hope à tout prix, que ce soit en lui mentant sur les véritables raisons de la mort de Janet ou en l’empêchant d’endosser le costume d’Ant-Man ; de l’autre, Hope souhaite faire ses preuves, comme si elle espérait se rapprocher de sa mère en suivant ses traces.

Ces deux manières de gérer un deuil sont donc diamétralement opposées, et entrent en conflit l’une avec l’autre, ce qui entraîne un ressentiment cohérent entre les deux : Hope considère que Hank ne lui fait pas confiance et ne la considère pas à sa juste valeur, sentiment partagé par Darren Cross, et elle sent qu’il ne lui a jamais dit la vérité sur la véritable cause de la mort de sa mère, ce qui l’a poussée à s’éloigner de lui. Hank, ne sachant pas comment bien réagir et/ou aveuglé par le chagrin, a laissé tout cela se faire sans réellement agir (seule fois où il a été passif donc).

La résolution du conflit semble assez facile comparé à l’ampleur du problème, et je pense qu’elle aurait dû prendre plus de temps pour s’achever durant la conclusion (à la place d’une énième relation forcée), mais bon, c’est ainsi : Hank révèle enfin la véritable raison pour laquelle Janet est morte, ce qui fait que Hope le pardonne et que les deux peuvent enfin avancer dans leur deuil.

Cette révélation fait prendre conscience à Hope que son père ne lui a pas refusé le costume d’Ant-Man parce qu’il ne la considérait pas assez compétente, mais parce qu’il voulait avant tout la protéger. A partir de ce moment, le mépris que Hope avait pour Scott, qui avait déjà commencé à s’évaporer lors de leur discussion dans la voiture, disparaît totalement. Elle n’a plus rien à prouver à qui que ce soit, et c’est pour ça qu’elle sera très certainement d’autant plus terrible la prochaine fois qu’on la verra, affublée du costume de la Guêpe.

De tous les films Marvel vus jusqu’à présent, ce film est celui qui contient le plus de personnages secondaires sans personnalité.

Les autres

Soyons honnêtes, le film ne se concentre vraiment que sur le traitement de Scott, Hank et Hope. Tous les autres personnages, antagonistes inclus, ne servent qu’à permettre le développement des trois personnages principaux ou l’avancée de l’intrigue. D’ailleurs, en plus, le film se paye un antagoniste principal qui ne fait que manifester quelques éléments d’histoire qui permettent de se dire que, bordel, si seulement le temps de ce film avait pu être mieux géré pour donner une vraie personnalité au méchant, on aurait eu un film capable de rivaliser avec ce qui suivra dans le MCU…

Darren Cross est un scientifique et homme d’affaire qui a repris la présidence de Pym Technologies après que Hope, avec qui il entretient une relation ambiguë, ait utilisé son pouvoir au poste de présidente du conseil d’administration pour faire virer son père. Il est amer vis-à-vis de Hank, qui ne lui a jamais fait assez confiance pour confirmer l’existence d’Ant-Man et de la particule Pym, considérant qu’il a toujours été un peu instable sur le plan psychique.

Son objectif est d’exploiter la copie qu’il a faite de la particule Pym pour devenir l’homme le plus puissant du monde, en vendant des combinaisons Yellowjacket. Cela le rend donc dangereux, surtout au vu de ses choix d’acheteurs. De plus, d’après Hope, l’exposition aux particules qu’il a élaborées ont commencé à montrer des effets secondaires (bien connus de Pym) qui influent sur le cohésion du système nerveux et ses réactions chimiques, ce qui a pour effet d’augmenter son instabilité psychologique. Ambitieux mais arrogant, Cross finit par n’être plus rien, ou peut-être a-t-il atterrit dans le Royaume quantique lui aussi, sait-on jamais.

Luis et sa clique sont surtout là pour permettre à l’intrigue d’avancer, en poussant Scott à replonger et cambrioler la maison de Hank Pym, puis en offrant leur contribution à la mission de Lang, Pym et van Dyne. Cassie est l’atout mignonnerie du film (elle est beaucoup trop choupie cette petite), bien que les fourmis la suivent de près. Maggie et Jim Paxton sont censés être les voix de la raison pour Lang mais, encore une fois, je n’arrive pas à les considérer si raisonnables que ça étant donné leur façon injuste de traiter Scott.

Une nouvelle héroïne arrive chez Marvel et elle est VENER

Point Scène(s) Post-Générique

Après le petit écart fait par Avengers: l’Ère d’Ultron, on reprend les bonnes habitudes avec deux scènes post-générique. La première montre Hank présenter une nouvelle version de la combinaison de la Guêpe à sa fille Hope, prêt à la laisser reprendre le flambeau de sa mère.

La deuxième est une scène qui présage ce qui nous attend dans le prochain film à visionner : Captain America: Civil War, en montrant que Scott Lang reviendra, appelé par Falcon pour aider Captain America dans une mystérieuse mission qui implique Bucky Barnes.

En bref

Ant-Man a beau ne pas être le film du siècle ni celui qui a transcendé le MCU, il a une petite place particulière dans mon coeur. C’est un peu un film de réconfort sympathique, qui met en scène des personnages attachants et qui fleure bon les étés où l’on peut se permettre d’être paresseux. C’est d’autant plus vrai quand on sait ce qui attend nos héros : le film renvoie à une époque du MCU où on pouvait se permettre d’être encore insouciants.

Même si le film s’attarde finalement assez peu sur ses personnages et leur psychologie (ce qui est sacrément mis en contraste lorsqu’on le regarde après Avengers: l’Ère d’Ultron) et propose un antagoniste à peine différent de Obadiah Stane (rappelez-vous, c’est le méchant dans Iron Man), il a au moins le mérite de tenter quelques trucs (les visuels d’Ant-Man rétrécit sont un gros point fort je trouve) et de ne pas se prendre trop au sérieux (une pirouette introduite grâce aux Gardiens de la Galaxie notamment), ce qui aide à faire mieux passer la pilule que Thor: le Monde des ténèbres (je déteste vraiment ce film bordel).

En plus, je trouve que le film intègre assez intelligemment le héros et son entourage au plus grand MCU. Je me demande même s’il ne s’agirait pas du film solo qui implique le plus d’éléments d’univers extérieurs à la franchise du film en question jusqu’à présent, avec l’apparition de trois personnages déjà apparus à l’écran (Peggy Carter, Howard Stark et Falcon) et de deux lieux iconiques de deux autres franchises (le Triskelion et la base des Avengers).

En effet, si on prend les films dans leur ordre de sortie, Ant-Man est le premier film solo à intégrer autant son héros dans le MCU, d’autant plus qu’il s’agit du premier volet d’une nouvelle franchise. La seule exception est Captain America: le Soldat de l’hiver qui faisait apparaître bon nombre de personnages qui avaient fait leur apparition dans d’autres franchises (Nick Fury, Black Widow, Maria Hill, Jasper Sitwell etc.), mais c’est une suite à plusieurs films donc c’est un peu triché.

Enfin bref, c’est un film de divertissement qui ne casse pas trois pattes à un canard mais qui remplit le cahier des charges de manière sympatoche. Une bonne petite pause après le houleux Avengers: l’Ère d’Ultron et le prochain film sur la liste : Captain America: Civil War. Attention, ça va faire mal.

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