Captain America: Civil War (Partie 2)

Re ! Je ne vais pas perdre mon temps à résumer ce qui a été dit dans la précédente partie de cet article consacré au dernier volet de la trilogie Captain America, vous pouvez la consulter ici. Je vais néanmoins faire un petit rappel des sujets abordés sans entrer dans les détails : nous nous étions attardés sur la thématique de la responsabilité et des conséquences que les actions des super-héros avaient sur le monde, puis sur l’évolution de Steve Rogers et des membres de son équipe. Sur ce, passons à la suite.

Rappel du plan

Juste au cas où vous en auriez besoin (en plus y a des liens) :

  • en première partie, nous nous intéressions à Steve Rogers/Captain America (honneur aux éponymes) et aux visages familiers qui le secondent dans l’équipe Captain America : Bucky Barnes, Sam Wilson/Falcon, Clint Barton/Hawkeye, Wanda Maximoff/Sorcière Rouge et Scott Lang/Ant-Man ;
  • en seconde partie, nous parlerons plutôt de Tony Stark/Iron Man et des membres signataires dont nous connaissons bien les motivations : James Rhodes/War Machine, Natasha Romanoff/Black Widow, la Vision, T’Challa/Black Panther et Peter Parker/Spider-Man. On parlera également vite fait de Thaddeus Ross et Helmut Zemo dans cette partie.
Un tel mood.

Tony Stark/Iron Man

On retrouve à nouveau notre bon vieux Tony Stark, alors qu’il s’est éloigné des Avengers pour tenter de mener sa vie tranquillement avec Pepper. Cependant, lorsqu’on le retrouve, on peut voir qu’il est loin de vivre la vie parfaite telle qu’on l’aurait espéré. Alors qu’il présente la fondation Septembre au M.I.T., Tony montre le dernier souvenir qu’il a de ses parents, même s’il est modifié par la technologie V.O.M.I. Tony admet lui-même qu’il s’agit d’un souvenir traumatique. On a donc déjà un aspect qui revient chez Tony, qui est le deuil.

S’il avait réussi à faire le deuil de son père assez tôt, notamment grâce au message qu’il lui avait laissé et que l’on a pu voir dans Iron Man 2, on sent que l’issue du souvenir qu’il a montré était bien différente de ce qu’il s’est passé en réalité. Il se pourrait même qu’il ait aussi laissé échapper quelques sarcasmes à l’encontre de sa mère dans la dispute qui l’opposait à son père. En fait, Tony n’a toujours pas réussi à gérer le deuil de sa mère, avec qui il était vraiment proche.

La raison pour laquelle ce deuil revient sur le devant de la scène psychique de Tony est parce qu’il se rapporte au sentiment de culpabilité qu’on lui connaît bien. Il y a la culpabilité de ne pas avoir écouté sa mère, certes, mais on devine qu’il y a également d’autres événements plus récents qui lui ont rajouté un gros poids : la Sokovie. Tony est responsable de la création d’Ultron et il le sait très bien, et prend une certaine mesure des conséquences de cette action, qui augmente d’autant plus lorsqu’il se retrouve confronté à Miriam Sharpe, dont le fils a été tué durant l’intervention des Avengers en Sokovie.

On peut également ajouter à cela le fait que, pour une raison ou pour une autre, Pepper Potts ait décidé de le quitter, et ce à cause du fait qu’Iron Man ne parvient pas à arrêter. On imagine assez facilement que Tony est toujours hanté par l’idée qu’il viendra un jour où une nouvelle menace incommensurable venue du ciel se profilera et où il devra peut-être mener son dernier combat pour que la Terre survive.

On a donc un Tony Stark qui subit le poids de sa culpabilité vis-à-vis des événements qui se sont déroulés en raison de sa témérité et de son désespoir. Si Tony a bien appris une leçon durant le film précédent, c’est qu’il ne peut pas se faire totalement confiance, ni faire totalement confiance aux Avengers en raison du manque de discernement et de recul dont ils peuvent faire preuve. C’est parce qu’il a conscience de sa propre responsabilité dans l’affaire Ultron qu’il croit qu’il serait mieux qu’un acteur extérieur avec suffisamment de recul puisse superviser le groupe.

De plus, il est persuadé que, si ils refusent les Accords de Sokovie maintenant, alors qu’on leur offre le choix, ils reviendront plus tard en imposant les Accords, possiblement retravaillés de manière plus sévère. Tony ne cesse de penser à l’avenir et essaie avant tout d’éviter que la situation de s’envenime au point où les Avengers ne seraient plus opérationnels, ou en tout cas plus assez pour pouvoir intervenir en toute liberté face à la menace qu’il sent se préparer.

Ce que l’O.N.U. propose, Tony le considère comme inévitable. De plus, à mesure que le film avance, Tony retombe dans ses vieux travers en continuant d’être persuadé qu’il a raison. C’est un autre point que l’on pouvait déjà voir dans Avengers : L’Ère d’Ultron : Tony est persuadé qu’il a raison et que sa manière de faire est la bonne. Durant une bonne partie du film, il pense que Captain America n’est qu’un irresponsable qui n’agit pas de manière raisonnée.

Malgré le respect et l’amitié qu’il ressent envers Steve, plus le conflit s’amorce et plus Tony a du mal à l’apprécier, si bien que son ancienne rancune face à cette figure constamment évoquée par son père pour lui faire la leçon revient et s’ajoute à l’animosité que la situation encourage. Là où Steve agit plus que jamais dans le présent, Tony essaie de planifier l’avenir tout en étant sans cesse ramené dans le passé.

On sent que, même pour Tony, les Accords ne sont pas la situation idéale. Après avoir expliqué qu’il espérait que les Accords lui permettraient de couper la poire en deux en lui permettant à la fois d’intervenir en tant qu’Iron Man et de montrer à Pepper qu’il est quelqu’un de responsable, il essaie de convaincre Steve en lui disant qu’il pourrait essayer de faire modifier les Accords une fois que l’attention médiatique sera retombée. Stark ne veut pas en venir aux mains, et n’a de cesse d’essayer de convaincre Rogers en raison de la haute estime qu’il porte au rôle de Captain America au sein des Avengers.

Bien qu’il ait les mains liées, Tony tente par tous les moyens de régler les affaires de Rogers et compagnie en interne en étant en charge des recherches pour les retrouver. On le voit constamment en conflit avec Thaddeus Ross, essayant sans cesse de l’empêcher de mettre ses ambitions à exécution afin de calmer le jeu et éviter que la montée en pression n’entraîne une dérive plus grave.

Pour monter son équipe, Tony recrute Peter Parker, alias Spider-Man, un adolescent de 16 ans. En faisant ça, Tony retombe dans un système de prise de décision dysfonctionnel où il est motivé par la nécessité à un point où il a du mal à bien peser le pour et le contre de ses décisions. De mon point de vue, même s’il savait que Peter était assez résistant et compétent pour combattre des Avengers, c’était très irresponsable de sa part de mobiliser au combat un adolescent qui n’avait suivi aucun entraînement pour ce genre de mission, même face à des Avengers dont il était certain qu’ils retiendraient leurs coups. Il semble finalement s’en rendre compte lorsque Peter est mis à terre après la victoire de la Team Iron Man sur Ant-Man, suite à quoi il le démobilise de manière immédiate.

Les conséquences du combat de l’aéroport font que le conflit devient peu à peu personnel pour Tony, qui se rend bien compte de la responsabilité qu’il a dans ce conflit. Toujours sur la défensive, comme on peut le voir via son comportement face à la Vision puis Black Widow, il commence à déchanter en voyant les moyens mis en place par Ross pour confiner les non-signataires. En plus de cela, il se rend compte que la version de Rogers tient la route, ce qui le décide à partir solo pour réparer ses erreurs, dont il commence à prendre la pleine mesure.

Bien que Tony commence à considérer que la façon dont les Accords sont gérés n’est pas la bonne, ce qui remet un peu en doute son allégeance idéologique, cela ne l’empêche pas de reprendre le combat de plus belle une fois qu’il se résume à sa dimension personnelle. En apprenant que Bucky est le responsable de la mort de sa mère, Tony est submergé par la volonté de vengeance, qui est la seule façon relativement viable de gérer un deuil qui dure plus de vingt ans et auquel il ne pouvait s’empêcher d’associer de la culpabilité.

En tentant de venger sa mère, Stark espère mettre fin à cette culpabilité et atteindre une certaine paix intérieure. Il devient alors incontrôlable et impossible à raisonner, jusqu’à ce qu’il soit vaincu par Rogers. Comme dit dans la première partie, il n’y a plus de confiance entre les deux hommes, si bien que Tony a un moment cru que Rogers allait le frapper à sa tête nue, ce qui aurait bien pu le tuer. Il est d’ailleurs désarmant de voir Tony lever les mains pour protéger sa tête, qui plus est face à l’un de ses alliés.

Tony finit le film en rejoignant à nouveau officiellement les Avengers, qui n’existent pourtant plus. Il se retrouve face aux conséquences de son entêtement et de ses décisions, avec seulement pour motivation de se dire qu’un jour, le monde aura à nouveau besoin des Avengers, et qu’il pourra compter sur Steve pour reprendre la lutte.

De droite à gauche : War Machine (James Rhodes), Spider-Man (Peter Parker), Black Widow (Natasha Romanoff), Iron Man (Tony Stark), la Vision et Black Panther (T’Challa).

Team Iron Man

Dans ce paragraphe, nous allons nous attarder sur War Machine, Black Widow et la Vision. Le cas de Black Panther et de Spider-Man sera réglé dans la partie suivante.

James « Rhodey » Rhodes/War Machine

Rhodey a toujours montré qu’il suivrait son devoir avant tout. C’est un militaire haut gradé qui accorde de l’importance à la hiérarchie, à la supervision, comme on peut le voir à sa façon d’accorder autant de crédit à Thaddeus Ross en raison des médailles dont il a été décoré. Il fait également confiance au système politique, ce qui l’oppose directement à Captain America et Falcon. Plus encore, son statut de militaire le conduit par nature à choisir le camp des signataires et à se plier aux exigences des Accords de Sokovie. Ce choix n’a rien d’étonnant et renvoie à l’époque où War Machine officiait en priorité pour le gouvernement américain sous le nom d’Iron Patriot.

Malheureusement, Rhodey semble tout de même encore limité à son rôle de sidekick servant avant tout à mettre en valeur le héros auquel il est associé et son développement. Ainsi, lorsqu’il perd l’usage de ses jambes lors de sa chute à la fin du combat de l’aéroport, c’est un moment qui sert avant tout au développement du personnage de Tony, dont le combat a subit des conséquences personnelles importantes.

A la fin du film, on voit que Tony est aux petits soins avec son meilleur ami, cherchant visiblement à racheter sa conduite et essayer de compenser les conséquences de ses actes. Rhodey, qui le connaît bien, comprend qu’il se sent coupable et lui explique donc que ce qu’il s’est passé durant cette mission aurait pu se passer à n’importe laquelle de de ses 138 autres, et que cela ne change pas son avis sur la question : signer est ce qu’il avait à faire, et c’était le bon choix.

Natasha Romanoff/Black Widow

Le choix de Natasha Romanoff peut sembler surprenant au départ. Après tout, comme Sam le fait remarquer, c’était elle qui avait tenu tête au Département de la Défense des Etats-Unis à la fin de Captain America: le Soldat de l’hiver. A l’instar de Steve et Sam, elle connaît bien les pièges d’une hiérarchie dominée par la classe politique et en a vécu plus d’un au cours de sa vie, jusqu’à la chute du S.H.I.E.L.D. De plus, en raison de son amitié avec Steve, on aurait pu croire qu’elle le suivrait par affinité.

Pourtant, Natasha a bien changé depuis qu’elle a balancé tous les secrets du S.H.I.E.L.D. sur le Web. Comme on avait pu voir dans Avengers : L’Ère d’Ultron, Natasha essaie de se prouver qu’elle est une Avenger, qu’elle est une personne qui peut mener le bon combat pour aider les innocents sans tomber dans les travers qu’on lui a forcé à adopter durant son passage à la Chambre Rouge. C’était pour ça qu’elle avait renoncé à fuir avec Bruce et qu’elle s’était lancée dans la bataille contre Ultron aux côtés de ses alliés.

De plus, Natasha se sait plus ou moins sur la sellette auprès des autorités en raison de son passé et de sa complicité avec le S.H.I.E.L.D. puis avec ceux qui ont participé à le détruire. Elle a conscience que les Avengers ont fait d’importantes erreurs qui ont miné la confiance que l’opinion publique avait en eux, et que c’est pour ça qu’il faut montrer patte blanche. Black Widow cherche avant tout à sauver les pots cassés en faisant en sorte d’accepter l’opportunité maintenant afin de pouvoir garder un minimum de contrôle sur la situation.

Le film permet également de montrer toujours plus l’humanité que Natasha s’est efforcée de retrouver. Tout d’abord, il y a son amitié avec Steve, qui permet de la montrer en train de fournir un soutien émotionnel important, et qui montre également que Natasha sépare déjà bien mieux sa vie professionnelle et sa vie intime. Là où elle aurait pu tenter de manipuler Steve pour qu’il signe les Accords, elle n’en fait rien et préfère respecter le choix de son ami, sans le juger. Lorsque Bucky intervient dans le conflit, elle essaie néanmoins de le dissuader d’envenimer la situation, plusieurs fois, en vain.

Elle est néanmoins rapidement consciente que la façon de faire de Ross est dangereuse et que Steve n’est pas le seul à envenimer la situation. Elle sait très bien que la situation risque de dégénérer et pas seulement à cause de Rogers. Elle continue d’essayer de faire son devoir, mais elle est réticente à combattre ses amis, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus d’autres options. Durant tout le film, Natasha voit les différentes actions entreprises malgré ses tentatives de les empêcher et ne cesse d’anticiper ce qui va en découler. C’est pour cette raison que, consciente de ce qu’il pourrait se passer si Rogers et Barnes se faisaient capturer, elle trahit le camp pour lequel elle se battait jusque-là.

Suite à sa trahison, on la retrouve une dernière fois face à Tony. Elle lui dit ce qu’elle a sur le coeur : elle trouve que les méthodes employées par Ross et Stark sont dangereuses et que Rogers n’est pas le seul fautif dans l’histoire. Stark lui rétorque, sur la défensive, que Romanoff n’est qu’une éternelle agent double incapable de rester honnête et de vivre dans la légalité. Romanoff lui répond alors, blessée, qu’il est trop aveuglé par son ego pour réaliser qu’il a tort (ce qui se fera un peu plus tard au Raft). Apprenant que T’Challa a tout raconté à Ross, elle est forcée de prendre la fuite.

La Vision

Vision est un personnage un peu moins énigmatique dans ce film. On le voit ainsi apprendre petit à petit à se conduire en conformité avec les normes humaines, notamment auprès de Wanda, avec qui il partage une relation privilégiée malgré ses difficultés à comprendre les relations sociales. Il se pose de nombreuses questions quant à la véritable nature de la Pierre de l’Esprit qui serti son front, et espère qu’un jour, lorsqu’il la comprendra, il pourra la maîtriser et avoir la certitude d’être lui-même.

Vis’ rejoint la Team Iron Man à cause de la raison. En effet, il émet un raisonnement logique implacable quant aux raisons pour lesquelles les Accords sont pertinents : il pense que la force représentée par les Avengers invite au défi, que le défi entraîne le conflit et que le conflit entraîne la catastrophe, catastrophe qu’il veut à tout prix éviter, en vain. Quand on y pense, cela tient la route : la force d’Iron Man a inspiré Obadiah Stane à devenir Iron Monger, Hulk a fait naître l’Abomination, Brock Rumlow est devenu Crossbones pour se venger de Captain America etc.

On peut voir qu’il commence à nourrir des sentiments pour Wanda, et qu’il aimerait que tout le monde puisse voir ce qu’il voit en elle. Il est le seul à vraiment pouvoir la comprendre et vice-versa. Cependant, ces émotions viennent briser son infaillibilité. L’erreur qui a failli coûter la vie à Rhodey a été faite parce qu’il était distrait par Wanda, pas via un combat, mais à cause des sentiments qu’il ressent pour elle. En ressentant des sentiments, Vision est imparfait, et risque de commettre des erreurs. En somme, plus le temps passe, plus il devient humain.

T’Challa/Black Panther

T’Challa est l’une des nouvelles têtes introduites par ce film, et vit donc une sorte d’origin story. Prince héritier du Wakanda, il apprend les ficelles du métier de roi auprès de son père T’Chaka. T’Challa montre beaucoup de respect à son entourage, qu’il s’agisse de son père ou de Natasha Romanoff, à qui il exprime sa gratitude pour tous les efforts qu’elle fait. Néanmoins, la paix est de courte durée pour T’Challa qui est témoin de la mort de son père.

Pensant que Bucky est responsable, T’Challa décide de se venger en revêtant l’habit de Black Panther. Consumé par la vengeance, T’Challa n’a de cesse de vouloir tuer Bucky, ce qui le pousse à rejoindre la Team Iron Man lorsque Romanoff le recrute. Les motivations de T’Challa dans ce conflit sont donc totalement personnelles et n’ont rien à voir avec les Accords de Sokovie et le conflit idéologique entre Stark et Rogers.

T’Challa est un homme à la volonté de fer, qui ne laisse rien lui barrer la route pour atteindre son objectif. Il arrête sa poursuite lorsqu’il apprend que Bucky n’est qu’une victime de Zemo, qui est le vrai responsable de la mort de son père. Black Panther est témoin du combat qui déchire Iron Man et Captain America à cause de la volonté de vengeance de Tony ainsi que du malheur de Zemo, lui aussi consumé par la vengeance.

Face aux conséquences que la vengeance entraîne, T’Challa renonce à la sienne, faisant ainsi preuve d’une sagesse qui a manqué durant une bonne partie de ce film. Décidé à ce que Zemo affronte la justice, il l’empêche de se suicider en assurant que les vivants n’en avaient pas fini avec lui. Décidé à aider les autres victimes de cette tragédie, T’Challa accueille Bucky au Wakanda, où il est plongé en stase cryogénique le temps que les médecins wakandais remédient à ses problèmes cognitifs.

Peter Parker/Spider-Man

Je trouve que c’est très intelligent d’introduire la version MCU de Spider-Man par le biais de ce film. Outre le fait que Spider-Man soit un personnage important du crossover Civil War dans les comics (bien que le film n’ait plus grand chose à voir avec lui), il s’agit avant tout d’un personnage pour lequel la notion de responsabilité est centrale. Après tout, c’est à l’histoire de Spider-Man que l’on doit la célèbre phrase : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ».

Bien que cette phrase ne soit pas prononcée dans le film en tant que telle, son contenu est explicité lors de la rencontre entre Peter et Tony : le jeune homme affirme qu’il agit parce qu’il a le sentiment que, lorsqu’il arrive quelque chose de grave, c’est de sa faute parce qu’il n’a pas utilisé ses pouvoirs pour l’empêcher, alors qu’il aurait tout à fait pu. Le pouvoir en lui-même implique un devoir, message qui est présent dans le MCU depuis le début (et dans notre cas, c’était un thème important du premier film visionné : Captain America: First Avenger).

Le film se contente ici surtout de présenter la personnalité de ce jeune Peter Parker, notamment parce qu’à l’époque où le film est sorti, tous les spectateurs connaissaient l’origine de ses pouvoirs. En effet, le personnage avait déjà fait l’objet de plusieurs adaptations cinématographiques à visibilité étendue : la trilogie Spider-Man de Sam Raimi (2002-2007) où le personnage était incarné par Tobey Maguire, et les deux films The Amazing Spider-Man (2014-2014) où il était interprété par Andrew Garfield. Ces deux adaptations avaient à chaque fois raconté l’histoire de l’obtention des pouvoirs de Peter et de la mort de l’oncle Ben, en proposant pourtant deux versions assez différentes de Parker.

Avec l’arrivée d’un troisième Spider-Man en moins de dix ans, beaucoup se sont amusés à déterminer lequel était la meilleure représentation du personnage à l’écran. Loin de me réserver le droit de dire lequel est le meilleur, je dois avouer que le Spider-Man que l’on voit dans ce film a ma préférence, pour la bonne raison que, même s’il est assez mature pour prendre ses responsabilités, il reste un adolescent de 15-16 ans et agit comme tel.

Il est enjoué, espiègle et parfois naïf. Il fait des blagues, il s’amuse, bref, c’est un adolescent. Pour moi, c’est le coeur du personnage de Peter Parker à l’origine : être un adolescent. L’idée avec ce personnage était qu’il permette aux jeunes lecteurs de s’identifier à un personnage de leur âge qui vit les mêmes enjeux qu’eux, les mêmes doutes aussi, comme trouver sa voie, prouver sa valeur, s’affirmer en tant qu’individu, s’émanciper. C’est ce que je retrouve notamment dans sa volonté d’impressionner Tony Stark, qui prend très rapidement la place de mentor dans la vie de Peter.

Je le hais tant…

Thaddeus Ross & Helmut Zemo

Bien que Tony soit en première ligne dans le combat idéologique montré dans le film, il n’est pas vraiment l’antagoniste de ce film. Il est tout au plus un personnage qui a des raisons d’agir de la manière dont il le fait et qui essaie de le faire aussi responsablement qu’il le peut. Il ne commet pas réellement d’acte répréhensible en soit malgré son opposition au protagoniste. Les vrais antagonistes du film sont Helmut Zemo, évidemment, mais aussi Thaddeus Ross. C’est avec ce dernier que nous allons commencer.

Thaddeus Ross est la personnification du problème qui se pose pour Steve Rogers. Ross est un officiel de l’Etat fédéral américain qui s’efforce de faire appliquer les Accords de Sokovie. En soit, cela aurait pu convenir, avoir un militaire qui connaît la réalité du terrain et les dangers que représentent les surhumains sur le champ de bataille. Sauf que. On parle de Thaddeus Ross là. Et si vous vous souvenez bien, Ross n’agit pas selon son devoir, mais selon son ego, comme l’avait bien montré L’Incroyable Hulk.

En se cachant derrière les responsabilités qui lui incombent, il cherche à faire valoir ses propres intérêts ou, en tout cas, son propre ego. Orgueilleux à la fierté fragile, Ross ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs. En vérité, c’est bien la cupidité et le zèle dont fait preuve Ross qui rend le conflit entre Captain America et Iron Man aussi dangereux. C’est un homme qui ne se soucie pas des conséquences de ses actes et qui ne recule pas devant la violence armée pour tenter d’arrêter Rogers.

Il est celui qui met la pression à Stark, qui enferme les héros hors-la-loi dans une prison submergée et qui les pousse à la fuite, comme il l’avait fait pour Bruce Banner. Par bien des manières, Ross a imposé la guerre civile des Avengers et ce sont avant tout ses actes qui sont la cause du conflit. Ses actes montrent bien que les conséquences d’une initiative varient surtout en fonction de la façon dont elle est appliquée : là où Tony aurait plutôt tenté de régler ça à l’amiable en négociant, Ross prend directement les armes et envenime la situation.

Citoyen sokovien, Zemo a perdu toute sa famille dans la bataille contre Ultron et cherche à se venger des Avengers. Zemo n’a pas la prétention de pouvoir tenir tête aux Avengers. Cependant, il est extrêmement intelligent et méthodique, ce qui lui permet de monter un plan extrêmement précis reposant sur l’importance des conséquences. C’est ainsi que Zemo compte sur les erreurs et les actions des trois personnages centraux de ce film pour diviser les Avengers, ce qui est un succès.

Plus qu’un simple individu, Zemo est la véritable personnification des erreurs passées revenues hanter les protagonistes et les pousser au bord du gouffre. D’ailleurs, Zemo a beau être humain, le fait qu’il ne connaisse pas vraiment l’échec (à part lorsque Black Panther l’empêche de se suicider) et qu’il parvienne malgré tout à faire aboutir son plan évoque le fait qu’un acte entraîne toujours une conséquence, et qu’il est impossible qu’il en soit autrement. Peu importe ce qu’ils font, les Avengers devront admettre que leurs interventions auront toujours des conséquences potentiellement néfastes.

A suivre dans le Marvel Cinematic Universe…

Point Scène(s) Post-Générique

A nouveau, on a droit à deux scènes post-générique : la première montre donc Bucky plongé dans la glace le temps qu’on trouve un remède aux actions d’HYDRA sur sa psyché. On découvre qu’il est réfugié au Wakanda, patrie de Black Panther, où nous nous rendrons très bientôt.

La deuxième scène montre Peter Parker revenir à sa vie normale, bien qu’il ait gardé le costume de Stark, dont il essaye le fameux Spider-Signal.

En bref

Captain America: Civil War est donc bel et bien un film qui amène la question de la conséquence au centre des thématiques du MCU pour cette phase 3. Il parvient également à réitérer ce qu’avait réussi à faire son prédécesseur Captain America: le Soldat de l’hiver, en proposant une thématique moderne qui résonne beaucoup avec ce que les spectateurs vivent.

En effet, le film et les questions qu’il pose concernant la confiance et la responsabilité que l’on peut apporter aux institutions reflètent de nombreux éléments d’actualité, non seulement encore aujourd’hui mais surtout à l’époque où le film est sorti (2016 étant une année située en plein dans la crise de la démocratie en Occident).

Il s’agit également d’un nouveau film d’une franchise solo qui met en scène un grand nombre de personnages issus d’autres franchises pour changer le statut quo de l’univers. Là où Captain America: le Soldat de l’hiver apportait son lot de changements en faisant disparaître le S.H.I.E.L.D., pourtant un pilier de l’univers du MCU jusque-là, Captain America: Civil War fait se diviser les Avengers.

Beaucoup ont critiqué ce film en disant qu’il n’avait pas vraiment de conséquences visibles et graves. Eh bien du coup concluons cet article (qui sera le dernier avant un petit bout de temps, mais promis je finirai ce marathon au moins avant la fin de la Phase 3 apportée par Spider-Man: Far From Home) en faisant la liste des conséquences de ce film (non exhaustive puisque, comme nous le verrons, d’autres s’observent dans d’autres films).

  • Steve Rogers a abandonné son symbole et sa légitimité en tant que Captain America ;
  • les Avengers Steve Rogers, Sam Wilson, Natasha Romanoff, Clint Barton et Wanda Maximoff sont désormais des criminels recherchés par la même enflure qui avait fait vivre un enfer à Bruce Banner ;
  • Tony Stark se retrouve confronté à la fin des Avengers, et on ne peut s’empêcher de penser au fait que durant tout le film, il essayait sûrement de garder les Avengers ensemble pour qu’ils soient prêts à vaincre la menace qui l’obsède ;
  • parce que du coup effectivement il n’y a PLUS d’Avengers : il y a d’anciens Avengers en fuite, il y a d’anciens Avengers dans la légalité mais il ne sont plus que trois (dont deux seulement sont opérationnels pour le moment) ;
  • T’Challa devient roi du Wakanda après la mort de son père ;
  • Rhodey n’a plus l’usage de ses jambes, même si il obtient une aide de Tony pour y pallier ;
  • Vision est de plus en plus humain et de moins en moins infaillible, ce qui pourrait s’avérer dangereux à l’avenir ;
  • Bucky est à nouveau plongé dans la glace ;
  • la confiance entre Steve et Tony est morte : même si ils se respectent encore en tant que justiciers et super-héros, même si Steve assure qu’il sera là quand Tony aura besoin de lui, rien ne sera comme avant ;

En bref, c’est un film avec de multiples conséquences, dont nous allons pouvoir voir l’une des suites assez prochainement en regardant le désormais célèbre Black Panther. A plus !

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